Le dossier de l’entreprise iséroise Photowatt, dernier fabricant de panneaux photovoltaïques français, m’a intéressé depuis le début de mon mandat. Dôté d’un riche savoir-faire et d’une capacité à produire des panneaux avec un impact carbone plus faible que ses concurrents, Photowatt est en effet victime de la férocité de la concurrence étrangère – notamment chinoise – depuis des années. En difficulté, l’entreprise avait déjà failli disparaître en 2010, avant que Nicolas Sarkozy ne demande au groupe EDF de la racheter. Si cela a bien été le cas, EDF n’a jamais passé de commandes à Photowatt – en raison de coûts plus élevés par rapport aux panneaux concurrents – et l’entreprise a continué de perdre des emplois et des activités.
A maintes reprises, je me suis rendu sur le site de Bourgoin-Jallieu pour échanger avec les salariés et ai fait part de leurs demandes auprès de la direction d’EDF, mais aussi du gouvernement. Vous pouvez retrouver des éléments sur mon site à ce sujet ici et ici. Si nous avons réussi à plusieurs reprises à éviter une disparition complète de Photowatt, le problème initial de l’entreprise reste entier. Nous espérons que l’amendement que j’avais déposé, et qui avait été adopté, pour inclure des critères carbone dans les appels d’offre photovoltaïque sera prochainement traduit en décret, afin de changer la donne.
En attendant, nous avons récemment appris qu’EDF est en discussion avec le groupe français Carbon, basé à Fos-sur-Mer, pour une cession de l’usine de Bourgoin-Jallieu. Si Carbon souhaite effectivement développer son activité en s’appuyant sur le savoir-faire de Photowatt et débuter ses ventes sans attendre la fin de la construction de sa gigafactory des Bouches-du-Rhône, cette vente peut être une opportunité. Néanmoins, les représentants de salariés et syndicalistes de l’usine demeurent inquiets, car les garanties en termes de maintien de l’emploi, de pérennité du site de Bourgoin-Jallieu ou encore de montage financier sont encore floues.
Le 20 septembre dernier, je me suis rendu sur le site avec de nombreux députés isérois du Nouveau Front Populaire (Hugo Prévost, Sandrine Nosbé, Cyrielle Chatelain, Elisa Martin), ainsi que la conseillère régionale écologiste Cécile Michel pour faire le point avec les syndicats. Nous avons ensuite échangé avec la presse pour porter une demande commune de garanties de Carbon sous supervision de l’Etat. Nous souhaitons également la mise en place d’un comité de pilotage informant régulièrement les élu.es et les représentant.es du personnel, afin de s’assurer de sa mise en oeuvre. Je continuerai à suivre de près ce dossier, comme je le fais maintenant depuis des années.