Le 08 avril dernier, j’interrogeais le ministre de l’Agriculture sur les moyens qu’il entend consacrer à l’accompagnement des collectivités dans la gestion des forêts publiques.
A l’heure où le volet forestier du plan de relance est doté de 200 millions d’euros pour répondre aux urgences climatiques et économiques, l’accompagnement des collectivités est mis à mal.
Le Gouvernement continue d’accélérer la privatisation de l’ONF ayant aujourd’hui pour principale conséquence la disparition des emplois de terrain et la perte d’un service d’accompagnement de proximité. Partenaire historique des communes dans l’entretien et la gestion des forêts publiques, l’office national des forêts (ONF) est le seul garant de l’exercice du régime forestier, véritable statut de protection du patrimoine forestier communal.
Or depuis deux ans, le Gouvernement accélère la privatisation de l’ONF ayant aujourd’hui pour principale conséquence la disparition des emplois de terrain et la perte d’un service d’accompagnement de proximité.
À titre d’exemple, au sud du département de l’Isère, l’unité territoriale ONF du Trièves subit une nouvelle vague de suppression de postes. En moins de vingt ans, le nombre d’agents de cette unité a été divisé par deux, alors que la surface forestière à gérer est identique et doit faire face à des adaptations sans précédent.
Le démantèlement organisé de l’ONF privera à terme les collectivités d’un service de proximité dans l’exercice de leur mission d’intérêt général, à l’heure où pourtant le besoin d’expertise n’a jamais été aussi grand.
Bien commun par excellence, la forêt demeure le plus riche des réservoirs de biodiversité et exige une gestion planifiée et adaptée à la spécificité de chaque milieu. L’expertise acquise par les agents de l’ONF depuis plus de 50 ans et leur rôle de conseil auprès des décideurs locaux est indispensable et ne sauraient être sacrifiés pour répondre à des objectifs de rentabilité.
Renvoyer la responsabilité aux communes de devoir assumer, seules, les choix opérés par le Gouvernement de sacrifier le service public forestier est un signal supplémentaire du désengagement de l’État dans les territoires ruraux et de montagne.
J’ai demandé au ministre les moyens qu’il entendait consacrer au maintien de l’expertise des techniciens ONF, qui interviennent au plus près des territoires ruraux et de montagne.