Depuis le mois d’août, de nombreux éleveurs font face à une situation critique en raison de l’épidémie de fièvre catarrhale ovine (FCO). Les départements de l’Isère et de la Drôme sont particulièrement touchés par ce virus (plus précisément son sérotype-8) pouvant entraîner de nombreux problèmes de santé des animaux, voire leur mort. Alors que la filière de l’élevage était déjà dans une situation très fragile, en raison de la faiblesse de leur revenu agricole, cette épidémie risque de la mettre encore plus en difficulté. Les conséquences pour nos territoires ruraux et pastoraux seraient dramatiques.

Les inquiétudes des éleveurs sont d’autant plus grandes qu’ils et elles constatent un manque de disponibilité des vaccins, en dépit des annonces rassurantes de l’administration. A cela s’ajoute le nombre structurellement insuffisant de vétérinaires dans nos territoires ruraux, et des laboratoires d’analyses débordés qui ne parviennent pas à répondre aux besoins des éleveurs et conduisent à des délais de confirmation trop longs, qui ne permettent une gestion efficace de l’expansion de la maladie. 

Alors que de nombreux éleveurs peinent déjà à se dégager un revenu suffisant pour vivre, cette épidémie leur occasionne d’importants coûts immédiats (vaccins, désinsectisation, confinement) mais aussi des coûts importants à terme, en raison de la mortalité et des baisses de production anticipées pour l’année 2025.

Dès la fin août, je me suis rendu dans des exploitations touchées par cette épidémie et ai interpellé le ministre démissionnaire de l’agriculture Marc Fesneau, puis le nouveau Premier ministre Michel Barnier, avec plusieurs autres parlementaires, notamment la députée de la Drôme Marie Pochon. A chaque fois, nous avons demandé, à l’instar de ce qui a été mis en place pour d’autres secteurs agricoles en crise, la mise en place d’un plan d’urgence coordonné au niveau national, étant donné que l’épidémie dépasse les frontières départementales. Ce plan devrait au minimum contenir les mesures suivantes :

-Aide immédiate d’urgence pour sauver les élevages en grande difficulté. S’agissant d’un aléa sanitaire, le FMSE peut être sollicité mais ne suffira pas. Il est indispensable que l’Etat puisse abonder ce fonds afin d’accompagner les éleveurs au mieux ;

-Prise en charge totale exceptionnelle des doses de vaccin pour le sérotype-8, comme c’est le cas pour le sérotype-3, et remboursement des doses de vaccin sérotype-3 acquises et inoculées en prévention par les éleveurs ;

– Amélioration en pratique de la distribution des vaccins ;

– Mise en place d’une organisation de crise pour soutenir les structures locales de soins vétérinaires et d’analyses sanguines, afin de réduire les délais de vaccination mais aussi d’identification des troupeaux atteints pour réellement pouvoir contenir l’expansion de la maladie ;

– Garantie de maintien des aides PAC ainsi que de l’ICHN et des MAEC  qui sont des revenus importants pour les éleveurs ;

– Soutien spécifique aux élevages en Bio qui ne peuvent pratiquer l’insémination artificielle pour renouveler leur cheptel ; 

– Traiter les problèmes de réglementations contradictoires auxquels sont confrontés les services d’équarrissage dans cette situation de crise ; 

– Mise en œuvre d’un soutien psychologique à la demande des éleveurs. 

A court terme, l’arrivée de l’automne et le rafraîchissement des températures devraient, je l’espère, permettre de faire reculer l’épidémie. Néanmoins, face aux problèmes financiers et psychologiques des éleveurs, et surtout au retour probable de cette maladie dans les prochaines années, un plan d’action de grande envergure pour endiguer la FCO me semble indispensable. Je tiens donc à saluer les premiers efforts entrepris en ce sens par le Ministère de l’agriculture, les préfectures et d’autres organismes. Soyez certains de ma mobilisation sur ce sujet, afin de parvenir au plus vite à des solutions pour préserver l’élevage dans notre département.

Dans le cas où vous seriez sollicités par des éleveurs touchés par cette épidémie, voici quelques contacts utiles :

-Pour une aide sociale et humaine : contactez la MSA. 

04.76.88.76.20 – assistantsocial.blf@alpesdunord.msa.fr

-Pour une aide technico-économique : contactez la chambre d’agriculture de l’Isère

04 76 20 67 11 – accueil@isere.chambagri.fr

-Pour des informations sur la réglementation : contactez la direction départementale de la protection des populations (DDPP 38).

04.56.59.49.99 – ddpp-spae@isere.gouv.fr

-Pour une aide technique et réglementaire : contactez le groupement de défense sanitaire de l’Isère.

09.74.50.85.85 – gds38@reseaugds.com