Suite à l’interpellation d’une hydrogéologue sur les conditions d’exercice de son métier qui sont de plus en plus difficiles, la dernière revalorisation de leurs indemnités remontant à plus de 20 ans, j’ai déposé une question écrite sur le sujet pour demander au gouvernement de réagir. A l’heure où les conflits d’usage sur l’eau sont de plus en plus forts, nous avons plus que jamais besoin de leur expertise scientifique pour connaître les quantités et qualités des eaux disponibles.
Vous pouvez lire cette question sur le site du Sénat et ci-dessous :
Monsieur Guillaume Gontard interroge la ministre de la santé Mme Geneviève Darrieussecq sur la grève des hydrogéologues agréés.
Depuis un an, plus de la moitié des 856 hydrogéologues de France sont en grève. Si cette lutte sociale n’a pour l’instant suscité aucune réaction de la part de l’Etat, son importance ne saurait être sous-estimée.
Le rôle des hydrogéologues est en effet essentiel : ils sont en charge de la quantité et de la qualité des captages d’eau potable dans chaque territoire, une ressource indispensable à la vie humaine, mais aussi agricole et industrielle. Aucun captage ou modification de captage destiné à la consommation humaine ne peut ainsi se faire sans leur avis. Qu’il s’agisse de forer des puits, de construire de nouveaux bâtiments ou infrastructures ou de l’usage et du stockage d’engrais et de produits phytosanitaires, leur objectif est toujours de protéger la santé publique et de préserver les ressources en eau en évitant leur pollution.
Alors que le changement climatique impacte fortement nos ressources en eau et que les scandales de pollution des eaux, par exemple aux PFAS, se multiplient, les avis des hydrogéologues sont souvent très anciens. Il est donc urgent que de nouvelles études puissent être menées, afin aussi d’accélérer la réalisation de projets attendus localement.
Or, les raisons de cette grève sont légitimes. Au vu de l’importance de leur mission, les hydrogéologues sont très qualifiés (bac+5 à bac+8) et doivent passer beaucoup de temps sur le terrain pour faire des analyses. Leur travail est indépendant et sans but lucratif, afin de garantir que leurs conclusions ne soient pas dictées par des intérêts économiques ou politiques. Malgré la complexité de leurs missions, les tarifs des vacations de ces professionnels n’ont pas évolué depuis 2003. Pour comparaison, les tarifs de l’indice ingénierie, sur lesquels les hydrogéologues demandent à être indexés, ont eux augmenté de 51% sur la même période.
Par ailleurs, les hydrogéologues demandent des protections juridiques face aux violentes pressions dont ils sont parfois victimes lorsqu’ils émettent des avis négatifs. Malgré la légitimité de ces revendications, les négociations patinent depuis maintenant deux ans.
Ainsi, il souhaite savoir comment le gouvernement entend précisément répondre aux attentes de cette profession, et notamment s’il compte accéder à leurs demandes de revalorisation.
Crédits photo : Avi Richards