Monsieur le Premier ministre, jeudi 28 mai des paysans désemparés, inquiets des orientations désastreuses de la nouvelle PAC n’avaient pas d’autre choix que de manifester pacifiquement.
Faute d’être entendus par leur ministre, il demandait une audience au Président. Des parlementaires sont venus à leur rencontre pour entamer le dialogue et tenter de nouer le lien avec le pouvoir exécutif. Résultat des courses, notre collègue Bénédicte Taurine en écharpe tricolore a été outrageusement jeté au sol par un policier. Notre collègue Joël Labbé a été empêché de rejoindre les paysans. Ces images ont ému tous les républicains dignes de ce nom.
Monsieur le Premier ministre, ces faits de violence contre des manifestants pacifistes et contre des parlementaires identifiés, dans l’exercice de leur fonction, sont sans précédent et particulièrement graves. Votre réponse au président Mélenchon hier à l’Assemblée n’est pas à la hauteur de la gravité des faits. Nous vous demandons une condamnation sans équivoque.
Jamais une action de la FNSEA, pourtant rarement déclarée en préfecture, n’a fait l’objet d’une répression si violente. Après les gilets jaunes, les journalistes, les avocats, les médecins, et tant d’autres, la répression violente du mouvement social a atteint un nouveau paroxysme. Plus personne n’est épargné, ni les agriculteurs, ni même les représentants du peuple. On comprend que vous vouliez supprimer les preuves avec le funeste et heureusement mort-né article 24. « Le dialogue, l’écoute, la recherche du compromis : voilà les leviers d’une démocratie apaisée. Je crois, j’ai toujours cru aux vertus du dialogue social : toute ma vie publique en atteste ! » Ces mots ce sont les vôtres, lors de votre déclaration de politique générale. Loin, très loin de restaurer « la confiance entre l’Etat et les corps intermédiaires » vous vous enfermez dans votre Tour d’Ivoire. Le séparatisme n’est pas toujours là où on le croit. A défaut de maintenir le dialogue avec le pays, ne nous empêchez pas de le faire. Entraver les parlementaires dans l’exercice de leur fonction est inacceptable !