Le 11 octobre, quelques jours après les horribles attaques terroristes conduites par le Hamas contre Israël et la réaction guerrière d’Israël, et à l’occasion des questions au gouvernement, j’ai interrogé la Première Ministre sur la politique qu’entendait avoir la France pour faire baisser la tension et construire peu à peu une paix durable. Si la condamnation la plus ferme des massacres perpétrés par le Hamas est évidente, la France ne peut accepter qu’Israël ne viole le droit international et poursuive la même politique à l’égard des Palestiniens, qui n’a conduit qu’à attiser les tensions. J’ai aussi rappelé quelqu’unes des préconisations formulées dans le rapport de la mission en Israël-Palestine conduite par la commission des Affaires Etrangères et de la Défense l’an dernier, dans le cadre de laquelle je m’étais rendu à Gaza, en Cisjordanie et en Israël. Plus que jamais, la France doit agir pour la paix.

Vous pouvez voir mon intervention ci-dessous :

Madame la Première ministre,

Depuis samedi nos cœurs sont étreints par l’attaque terroriste sans précédent opérée par le Hamas sur le territoire d’Israël. Nous condamnons avec la plus grande fermeté la barbarie qui s’est déchaînée contre les populations civiles. Aux victimes de ces actes abjects, aux otages détenus à Gaza, à leurs familles, leurs proches, au peuple d’Israël, à son ambassadeur et à ses amis à travers le monde, nous témoignons notre profonde émotion et notre solidarité.

Nous déplorons avec la même émotion le nouveau cycle de violence aveugle qui sévit au Proche-Orient et qui a déjà fait plusieurs milliers de victimes israéliennes et palestiniennes. Du jamais vu depuis la guerre du Kippour. Nous craignons l’embrasement de toute la région.

Nous portons la conviction qu’une nouvelle guerre « contre la terreur » ne renforcera en aucune façon la sécurité d’Israël à laquelle nous sommes profondément attachés. Depuis 75 ans, la violence ne résout rien. Il est impératif d’en sortir au plus vite. Pour cela, le blocus de Gaza, dont l’ONU vient de rappeler l’illégalité, doit être levé et l’aide humanitaire préservée. Les Palestiniennes et les Palestiniens ne peuvent plus être déshumanisés, comme l’a honteusement fait le ministre israélien de la Défense.

L’an dernier, je me suis rendu à Gaza, en Cisjordanie et en Israël avec une délégation de la commission des Affaires étrangères. Nous déplorions déjà l’inaction de la France, de l’Union européenne et de la communauté internationale. Nous y formulions plusieurs propositions pour bâtir une paix durable entre les peuples, seule à même de préserver la sécurité d’Israël. Paix durable qui passera nécessairement par le strict respect du droit international et l’abandon de la colonisation.

Madame la Première ministre, la France ne peut pas à la fois soutenir aveuglément le Gouvernement israélien et participer à la construction d’une solution diplomatique pour permettre un cessez-le-feu et bâtir la paix. Quel sera votre politique ?