Je suis le rapporteur de la proposition de loi, faite avec le groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE), pour (re)nationaliser les sociétés concessionnaires d’autoroutes. Dans un contexte de transition écologique et de réflexion sur l’ensemble des mobilités, il est temps de retrouver la maîtrise publique des infrastructures, de l’évolutions de tarifs et des investissements.
Communiqué de presse :
Mardi 5 février, lors de l’examen de la loi PACTE, le Sénat s’est très largement (par 246 voix contre 78) opposé à la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP) voulue par le Gouvernement « pour financer l’innovation ». Cette privatisation est symptomatique d’une politique de court-terme où l’on dilapide les biens de l’Etat pour dégager des liquidités. Que notre pays ne soit pas capable de trouver quelques milliards pour financer l’innovation sans brader des infrastructures aussi stratégiques que les aéroports parisiens en dit long sur le manque de compétence et de vision de nos gouvernants.
Ce débat en rappelle un autre qui refait irruption dans l’actualité avec le mouvement des gilets jaunes et leurs revendications sur le coût des mobilités : la calamiteuse privatisation des autoroutes. Car si la droite sénatoriale s’est massivement opposée à la privatisation d’ADP, c’est qu’elle a pris toute la mesure de la catastrophique privatisation de l’essentiel des autoroutes françaises en 2006 par le Gouvernement de Dominique de Villepin. De la même manière, pour boucler son budget, le Gouvernement d’alors avait bradé les autoroutes françaises pour quelques 14 milliards d’euros, dont le coût a été amorti en 5 ans par les sociétés concessionnaires…
Le Gouvernement précédent, sous la houlette de Ségolène Royal et Emmanuel Macron (mais aussi de leurs directeurs de cabinet respectifs Elisabeth Borne et Alexis Kohler), et s’est empêtré dans une invraisemblable renégociation des contrats qui a allongé la durée des concessions jusqu’en 2032, liant l’Etat et les automobilistes aux grands groupes du BTP qui bénéficient là d’une véritable poule aux œufs d’or qui rapporte chaque année des milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires tout en ponctionnant d’avantage les usagers.
Alors que l’Etat ne sait pas comment financer l’indispensable rénovation de nos infrastructures de transports, il est grand temps d’en finir avec cette aberration et de faire revenir les autoroutes dans le giron public. C’est la raison pour laquelle, avec le groupe Communiste, républicain, citoyen et écologiste auquel j’appartiens, nous avons déposé une proposition de loi pour nationaliser les autoroutes, dont je suis le rapporteur.
Cette proposition de loi, qui sera examinée le 20 février en commission et le 7 mars en séance publique, sera l’occasion de faire le point sur le dossier en interrogeant toutes les parties prenantes (sociétés concessionnaires, Gouvernement, administration) et de corriger cette erreur historique.