Lors des questions au gouvernement du 20 mars 2024, j’ai de nouveau interrogé le Premier ministre sur l’inaction de la France face au carnage à l’oeuvre à Gaza. Aide humanitaire bloquée, famine, bombardements incessants… Malgré l’ampleur du massacre, la France se contente de belles paroles, mais ne prend pas d’actes pour faire pression sur Benjamin Nethanyahou. J’ai terminé en reprenant cinq demandes fondamentales permettant d’envoyer un message clair au gouvernement israélien. Une nouvelle fois, Gabriel Attal ne m’a pas répondu sur le fond.

Vous pouvez retrouver ma question en vidéo et sous format texte ci-dessous :

Monsieur le Premier Ministre,

Nous sommes en 2040. Dans les livres d’histoire consacrés au Moyen-Orient, on peut lire ceci :

“Après des années d’oubli de la cause palestinienne, les attaques terroristes du Hamas le 7 octobre 2023 et les prises d’otages conduisent à un déchaînement de violence d’Israël contre la bande de Gaza. Benjamin Netanyahou utilise cette guerre pour se maintenir au pouvoir. Avec ses alliés d’extrême-droite, il bombarde Gaza nuit et jour, empêche l’aide humanitaire d’entrer et utilise la faim comme arme de guerre.

Dès janvier 2024, la Cour Internationale de Justice alerte sur le risque de génocide. Dès mars 2024, le Haut-représentant de l’UE Josep Borrell évoque “un cimetière à ciel ouvert”. Médecins, journalistes et internautes documentent la situation toujours plus apocalyptique sur place. L’ONU parle de siège médiéval et de guerre contre les enfants : en quatre mois plus d’enfants ont été tués à Gaza qu’en quatre ans dans l’ensemble des conflits dans le monde. Une terre devenue inhabitable, stérile, où la pluie des bombes et la famine conduisent à une mort certaine.  

Tandis que les pays du Sud exigent un cessez-le-feu et rompent leurs relations avec Israël, les Etats-Unis et l’Union Européenne continuent à soutenir Netanyahou et à lui fournir des armes. Notre responsabilité est immense.

Monsieur le Premier ministre, il est déjà trop tard mais vous pouvez encore écrire l’histoire. La France, cinquième puissance mondiale, ne peut rester spectatrice et complice du pire carnage du XXIème siècle. Le temps n’est plus au ministère de la parole, mais à l’action et aux sanctions. Mes questions sont simples :

  • Ce soir à Bruxelles, allez-vous demander à nos partenaires européens de suspendre l’accord d’association avec Israël ?
  • Allez-vous stopper les exportations d’armes vers Israël, comme l’a fait le Canada ?
  • Allez-vous interdire le commerce avec les colonies ?
  • Allez-vous rappeler notre ambassadeur ?
  • Allez-vous reconnaître l’Etat palestinien, comme l’a voté le Parlement ?

Réplique : Monsieur le Premier ministre, vous avez encore le pouvoir d’écrire l’histoire, soyez à la hauteur !