Un mois après l’attaque du Hamas contre Israël et alors que le bilan humain dans la bande de Gaza a atteint les 10.000 morts, j’ai de nouveau interpellé la Première ministre à ce sujet. Outre notre demande renouvelée de cessez-le-feu, j’ai également plaidé pour un embargo sur les ventes d’armes à Israël, la demande officielle d’arrêter la colonisation et la reconnaissance officielle de la Palestine. Les réponses de la Première ministre, qui se contente de rappeler certains éléments déjà connus, n’ont pas été à la hauteur. Vous pouvez revoir cette question et en lire le texte ci-dessous :

Madame la Première Ministre,

30 jours !

30 jours que Gaza est bombardée jour et nuit !

30 jours de siège, sans aide humanitaire, sans eau, sans vivres, sans refuge

30 jours qui transforment cette prison en cimetière à ciel ouvert, avec des milliers de morts, dont des milliers d’enfants

30 jours où le droit légitime à se défendre s’est transformé en vengeance aveugle et illégale

30 jours d’angoisse pour les otages et leurs familles

30 jours de violation du droit international

30 jours où, sous couvert de combattre le terrorisme, on le nourrit et le renforce. Dominique de Villepin le rappelait hier encore : « ni la force, ni la vengeance n’assurent la paix et la sécurité. Seule la justice peut le faire. »

30 jours que nous attendons une parole forte et claire de la France, pour un cessez-le-feu, le retour de l’aide humanitaire et la libération des otages.

Le soutien inconditionnel de la France aux opérations militaires d’Israël et à l’occupation est une erreur tragique qui marquera l’histoire de façon dramatique. Cela ne sert ni les Israéliens, ni les Palestiniens.

Depuis 10 ans, la France a vendu 209 millions d’euros d’armes vers Israël : bombes, roquettes, missiles utilisés contre la population de Gaza. 

La France a pourtant ratifié le traité sur le commerce des armes de l’ONU, dont l’article 6 prévoit l’arrêt des exportations si ces armes sont employées pour commettre un génocide, des crimes contre l’humanité, des attaques dirigées contre des civils ou des crimes de guerre.

Nous ne pouvons pas attendre un jour de plus.

Madame la Première ministre, à la veille de la conférence humanitaire, la France a une occasion de faire entendre une voix forte, singulière et courageuse.

Comptez-vous adopter un embargo sur les ventes d’armes, comme l’avait fait le général de Gaulle lors de la guerre des Six Jours ?

Comptez-vous reconnaître l’Etat palestinien comme l’a voté le Parlement en 2014 ?

Comptez-vous appeler à l’arrêt et au retrait des colonisations pour préserver la solution à deux Etats ?

Madame la Première ministre, face à cette folie meurtrière, nous avons besoin de réponses précises.