Ce vendredi 23 janvier, EDF Energies Renouvelables (EDF ENR) a annoncé la fermeture de Photowatt, sa filiale de production photovoltaïque située en Isère. Mes pensées vont aux 170 salarié.es du site de Bourgoin-Jallieu qui attendaient depuis plusieurs années qu’une position claire soit prise quant à l’avenir de leur usine. Sans surprise, cette décision intervient après plusieurs années d’un désengagement constant du groupe EDF ENR des activités de Photowatt, ce dernier refusant notamment d’acheter depuis plusieurs années les panneaux de sa propre filiale et préférant choisir ceux fabriqués à l’étranger pour le
développement de ses activités solaires.
En l’absence d’offre de reprise solide, celle du groupe Carbon présentant depuis le départ de nombreuses fragilités, comme nous l’avions annoncé, Photowatt s’est retrouvé dans une impasse. En tant qu’unique actionnaire d’EDF, l’Etat aurait dû prendre ses responsabilités et mobiliser les moyens nécessaires à la sauvegarde du site et des emplois concernés. Depuis mon élection en 2017, je me suis rendu à de très nombreuses reprises à Bourgoin-Jallieu, écrit de très nombreux courriers, interrogé les ministres successifs via des questions écrites et orales sur le sujet, en demandant à chaque fois une vision claire pour cette filière d’avenir. A chaque fois, j’ai rappelé des éléments simples :
-La massification du photovoltaïque en France peut et doit se faire, autant que possible, avec des panneaux Made in France.
-L’usine Photowatt de Bourgoin-Jallieu peut être rentable à condition de trouver des débouchés. Ses salariés qualifiés et son savoir-faire de haute qualité et bas carbone sont des atouts à préserver.
-Les panneaux importés, notamment depuis la Chine, ont un impact carbone bien plus élevés que ceux produits en Isère. Il convient donc d’en tenir compte dans les appels d’offres, afin de favoriser une production française bas carbone.
-EDF, propriétaire de Photowatt, a les moyens de privilégier ce fournisseur dans ses appels d’offres.
-L’Isère et la région Auvergne-Rhône-Alpes disposent de toutes les industries de la filière silicium. Ce potentiel doit être développé, à travers un plan stratégique dédié.
Encore une fois, le Gouvernement et l’Etat ont montré leur incapacité à être à la hauteur des enjeux écologiques et énergétiques de demain. Ce désastre industriel de plus n’aurait pas eu lieu si la gauche et les écologistes étaient au pouvoir.