Ces derniers mois, les difficultés des stations de ski ont fait l’objet d’une attention de plus en plus importante de la part de la presse et des institutions. En raison du changement climatique, nombre de petites stations n’ont en effet plus assez de neige pour assurer leurs saisons touristiques (même avec des canons) et les coûts d’exploitation grimpent en flèche. L’équation financière devient de plus en plus insoluble pour nombre d’entre elles.
L’Isère est évidemment particulièrement concernée :
-en février 2024, la Cour des Comptes a rendu un rapport majeur sur l’avenir des stations, où elle fait état des nombreuses difficultés auxquelles elles vont devoir faire face.
-à l’automne, la station de l’Alpe du Grand Serre a failli fermer. Elle sera finalement ouverte cet hiver pour une dernière saison.
–le maire de Gresse en Vercors a annoncé son intention de démissionner en raison de fortes tensions au sein du conseil municipal concernant l’avenir de la station. Un référendum sur l’installation de canons à neige avait eu lieu il y a quelques années (le « oui » l’avait emporté), mais la baisse de l’enneigement et le coût de ces canons remet ces questions sur la table.
-la station de Chamrousse vient quant à elle d’être ciblée par la Cour régionale des comptes d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui l’encourage à diversifier ces activités au plus vite. La maire de la commune a annoncé la tenue d’un référendum sur « l’avenir organisationnel et partenarial » de la station d’ici la fin de l’année.
-Enfin, le SCOT (schéma de cohérence et d’orientation territorial) de la communauté de communes de l’Oisans est toujours âprement débattu, après le rejet de deux versions précédentes par les commissaires enquêteurs. Si une nouvelle version plus équilibrée vient d’être présentée, son avenir est encore incertain.
Autant d’éléments qui illustrent l’urgence de la situation. Impliqué de longue date sur ce sujet, je n’ai cessé de me mobiliser pour encourager la transition de nos stations. Outre des interpellations du gouvernement sur des projets dépassés, comme celui du téléphérique sur le glacier de la Girose, et sur les conditions de vie des saisonniers, j’ai aussi organisé cet été une table ronde pour débattre de ces enjeux avec des spécialistes de la montagne. J’avais également suivi de près le travail du député Joël Giraud, auteur d’un rapport (toujours non paru) sur l’avenir de la montagne française.
Plus récemment, j’ai pris part à un colloque sur les Jeux Olympiques d’hiver 2030 dans les Alpes françaises, pour débattre des enjeux qu’ils posent. Surtout, je me suis mobilisé à l’occasion du budget 2025 pour donner des moyens aux communes concernées :
–D’abord en reprenant par un amendement une demande forte de l’ANEM (association nationale des élus de montagne), à savoir la préservation du FNADT, outil essentiel de financement de l’aménagement de la montagne. Grâce à notre mobilisation, les crédits ont été préservés. Ce sont 15 millions d’euros qui pourront venir financer des projets indispensables de transition.
-Par ailleurs, avec mon collègue Thomas Dossus, nous avons déposé un amendement pour établir un fonds de péréquation entre les stations, financé par une part de la taxe sur les remontées mécaniques. L’idée est simple : que les grosses stations financent une partie de la transition de celles qui sont en difficulté. C’est d’ailleurs une des recommandations phares de la Cour des Comptes. Celui-ci a malheureusement été rejeté.
Soyez certains que je poursuivrai ma mobilisation sur ces sujets de haute importance pour l’avenir de nos montagnes.
Crédit photo en une : Joan Oger