Alors que les glaciers sont menacés par le réchauffement climatique, le Président de la République a récemment appelé à les protéger davantage. Une annonce positive, mais qui doit se concrétiser, notamment en arrêtant un projet absurde et dépassé dans les Hautes-Alpes, sur le glacier de la Girose. J’ai donc interpellé le gouvernement sur le sujet.

Vous pouvez retrouver mon interpellation en vidéo ou sous forme de texte ci-dessous :

Les Alpes se réchauffent deux fois plus vite que le reste de l’hémisphère nord. Les glaciers subissent de plein fouet ce réchauffement exacerbé, avec de nombreuses conséquences sur le cycle de l’eau, le climat et les sociétés humaines en aval. Outre le changement climatique, certains glaciers sont encore l’objet de projets d’aménagement, sans égard pour leur valeur patrimoniale, paysagère, ni pour la biodiversité qu’ils abritent.

Ce constat sans appel a été rappelé à l’occasion du « One Planet – Polar Summit », premier sommet international dédié aux pôles et aux glaciers. Un appel, contenant quatre propositions concrètes pour préserver les glaciers, a par ailleurs été lancé par plus de 100 scientifiques et personnalités et a été largement soutenu par le grand public via une pétition qui a recueilli 30 000 signatures en dix jours. Désormais conscient de l’urgence, le Président de la République a annoncé son souhait de placer « la totalité de nos glaciers en protection forte » à la clôture du sommet.

Parmi les plus de 150 glaciers concernés par cette annonce, il en est un pour lequel l’urgence de la protection se fait davantage sentir : le glacier de la Girose, situé dans les Hautes-Alpes, dans un écosystème extraordinaire au pied de la Meije. Il s’agit du dernier glacier français accessible à tous. Petits et grands peuvent venir l’admirer, prendre conscience de la richesse et du rôle central des écosystèmes glaciaires mais aussi percevoir les effets de l’emballement climatique.

Ce lieu unique est menacé par un projet de prolongation d’un téléphérique sur la station de La Grave, permettant de skier sur un glacier dont les jours sont comptés. Ce projet implique de construire un pylône sur le glacier de la Girose et de détruire son équilibre fragile. Malgré son statut de site inscrit, sa présence dans l’aire du Parc national des Écrins et l’existence d’une espèce protégée au niveau national sur l’emprise du projet de téléphérique, ce projet d’aménagement hors du temps suit son cours.
Il l’interroge sur son intention pour faire de la protection forte du glacier de la Girose le premier acte de la mise en oeuvre de la volonté présidentielle.