Comme nombre d’autres élus, notamment les élus locaux, j’ai reçu de nombreuses interpellations au sujet d’antennes relais ces derniers mois. Si certaines sollicitations sont en opposition frontale au développement du numérique, il s’agit d’une minorité. En réalité, la plupart des oppositions citoyennes au développement d’antennes relais sont directement le résultat de la façon dont les antennes sont déployées.

Depuis le lancement du “New Deal mobile” en 2018, les opérateurs ont des obligations strictes de couverture – et de réduction des “zones blanches” – ainsi que de qualité de couverture sur l’ensemble du territoire. Pour accélérer le déploiement des antennes, la loi a alors été réformée en remplaçant les procédures précédentes par une simple obligation d’information des maires. Ceux-ci n’ont alors pratiquement aucun pouvoir pour s’opposer à une construction d’antenne, par exemple en s’opposant à une déclaration préalable ou en refusant un permis de construire. Ils peuvent simplement s’opposer à l’installation d’antennes à proximité de certains bâtiments en s’appuyant sur des éléments scientifiques prouvés, ce qui est pratiquement impossible.

Si l’objectif de réduction de la fracture numérique est louable, les pratiques des opérateurs posent parfois problème. Information des mairies au dernier moment, manque de communication avec les habitants, multiplication des antennes dans un secteur difficile à couvrir, aucune information des communes alentour pourtant impactées visuellement par les antennes… Ce sont ces pratiques qui sont avant tout rejetées par nombre de collectifs locaux.

Afin de tenter de trouver des solutions, j’ai rencontré à plusieurs reprises les représentants des opérateurs ces dernières années, et encore dernièrement celui d’Orange. Il faut ici noter qu’Orange, SFR et Bouygues se montrent plutôt favorables à un meilleur dialogue avec les collectivités et les habitants, tandis que Free, qui veut cesser de dépendre d’Orange pour une partie de son réseau, déploie à tout va sans consulter personne. Je vais donc prendre contact avec cet opérateur pour échanger avec eux rapidement.

Plus largement, il me semble que la construction de telles installations ne peut plus se faire sous une forme aussi anarchique. Un travail doit être mené à l’échelle intercommunale (qui est généralement celle de l’impact paysager et en termes de couverture mobile), avec de vraies discussions avec les élus locaux et les habitants pour sélectionner les meilleurs sites, à la fois en fonction de l’impact paysager et patrimonial, de la couverture mobile et d’éventuels risques sanitaires. Un travail de ce type avait par exemple été mené dans le Trièves, avec un certain succès. Pour y parvenir, l’aide de la préfecture sera également nécessaire. Une proposition concrète que j’ai mise en avant à chacun de mes rendez-vous avec le préfet et avec les opérateurs.