Le 22 septembre, accompagné du député de l’Isère Jérémie Iordanoff et du premier adjoint de la maire d’Echirolle Pierre Labriet, j’ai eu le plaisir de visiter les locaux de l’entreprise Ulisse Soleeo à Echirolles, une structure qui n’est pas comme les autres. En effet, il s’agit non pas d’une société anonyme classique visant le profit, mais d’une entreprise à but d’emploi (EBE). Créée dans le cadre du dispositif Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD), elle doit certes avoir des comptes équilibrés, mais son but premier est d’employer des personnes au chômage depuis longtemps et de développer les activités utiles au territoires.

Le projet Territoires zéro chômeur de longue durée, que j’ai déjà soutenu à plusieurs reprises par le passé, se fonde sur trois convictions :

– Personne n’est inemployable

– Ce n’est pas le travail qui manque

– Ce n’est pas l’argent qui manque

Ces trois postulats vont à l’encontre de la logique libérale selon laquelle il faudrait déréguler à tout va – en attaquant le code du travail et en multipliant les statuts précaires – et baisser les impôts et cotisations sociales sur les entreprises pour qu’elles embauchent magiquement. De la baisse de la TVA à 5,5% dans la restauration sous Nicolas Sarkozy au Crédit Impôt Compétitivité Emploi de François Hollande en passant par les très nombreuses baisses d’impôts sur les entreprises, ces politiques de l’offre n’ont en réalité créé presque aucun emploi.

A travers l’expérimentation TZCLD, la logique est inversée : l’idée est de proposer un emploi en CDI à toutes les personnes privées d’emploi depuis longtemps, en développant des activités utiles au territoire. Résultat : 131 volontaires pour l’emploi à Échirolles, dont 86 déjà sortis de la privation d’emploi durable. En retrouvant un emploi stable au SMIC, les personnes volontaires reprennent petit à petit confiance en elles, se forment et reviennent de plus en plus sur le marché de l’emploi. Cette expérimentation nationale dément donc le discours libéral qui affirme que la plupart des chômeurs ne veulent pas travailler ou seraient « fainéants » : la réalité est qu’ils veulent travailler, mais que les conditions proposées (lieu de travail et transport nécessaire, horaires, non-adaptation à des soucis de santé, salaire…) ne correspondent pas aux chômeurs.

En proposant un accompagnement dans la durée qui aide à se réinsérer correctement sur le marché de l’emploi (plutôt qu’en acceptant ponctuellement quelques mini-jobs mal payés), les Territoires Zéro Chômeurs de Longue Durée font finalement réaliser des économies aux pouvoirs publics, grâce aux cotisations sociales générées, aux frais de maladie évitées par le retour dans l’emploi qui aide souvent à retrouver une meilleure santé etc.

La poursuite des expérimentations Territoires zéro chômeur de longue durée qui arrivent à échéance le 30 juin 2026 est donc indispensable. Pour permettre, d’une part, de pérenniser les territoires habilités et, d’autre part, d’étendre le projet à davantage de territoires volontaires, le vote d’une nouvelle loi est nécessaire. Une proposition de loi a été déposée à l’Assemblée nationale et devrait être débattue dans les prochaines semaines. Je me mobiliserai autant que possible pour sauver et étendre ce dispositif qui a fait ses preuves et améliore concrètement la vie de personnes souvent en grande difficulté.