Mobilisé demain au Sénat à l’occasion du débat avec le Gouvernement sur la situation en Ukraine, je ne pourrai pas participer à l’action organisée par les salarié·e·s d’EDF pour s’opposer à la fermeture du centre de relation clientèle téléphonique EDF de Meylan.

Néanmoins je m’associe pleinement à leur combat légitime contre la disparition programmée de ce site après ceux de Villefranche sur Saône, L’Isle d’Abeau, Vichy et Chambéry et qui tend à renforcer la déshumanisation du service public.

Le maintien d’un service public de qualité, présent sur les territoires, n’est pas compatible avec la logique de dumping social que poursuit le groupe EDF à travers cette décision.

Malheureusement, la menace sur le site de Meylan n’est pas une exception. Au contraire, elle s’intègre dans la transformation progressive d’EDF en une multinationale comme les autres.

Nous devons nous interroger : EDF doit-elle devenir une entreprise motivée uniquement par le profit, comme Total ou Engie ? Ou doit-elle au contraire être une entreprise 100% publique au service de l’intérêt général ? Pour ma part, et comme beaucoup de salariés du groupe, je penche pour la deuxième option, non par dogmatisme, mais au contraire par pragmatisme car l’électricité n’est pas une marchandise comme les autres.



Alors que le changement climatique s’accélère, que la sécurité des approvisionnements européens en gaz naturel est compromise par les fortes tensions avec la Russie et que la construction de réacteurs EPR se heurte au fiasco de Flamanville, des choix clairs en matière de transition énergétique doivent être faits.


Face à ces enjeux, la France a plus que jamais besoin d’EDF. Plutôt que de recapitaliser ponctuellement EDF, l’Etat doit racheter les 16% de parts de l’entreprise et en refaire une entreprise publique. Telle est la proposition portée par Yannick Jadot, le candidat du pôle écologiste à l’élection présidentielle, que je soutiens.

A titre personnel, je n’ai cessé de défendre ce cap au Sénat depuis mon élection en 2017, notamment lors d’une proposition de loi à l’automne dernier. J’y avais proposé, avec mes collègues écologistes, de créer une régie 100% publique de l’hydraulique, regroupant les trois opérateurs français, afin d’écarter définitivement la menace d’une privatisation de nos barrages. Nous avions aussi proposé la création d’un service public des énergies renouvelables, afin d’en planifier le déploiement et de ne pas le laisser uniquement aux acteurs privés, intéressés seulement par le profit. Cette loi a malheureusement été rejetée.

Malgré cette défaite, ma détermination pour la préservation et le renforcement du service public de l’électricité est intacte. La mobilisation des salariées EDF à Meylan s’intègre dans ce même combat et cette bataille essentielle doit toutes et tous nous mobiliser.

Salariés d’EDF, citoyens, élus, c’est ensemble, par notre mobilisation, que nous parviendrons à préserver les missions essentielles et stratégiques d’EDF dans le respect de l’intérêt général.