Dans une communication rendue publique le 11 avril dernier, les membres de la Convention citoyenne pour le Climat alertent sur la sortie de crise : « La crise du Covid-19 nous interroge sur les effets d’une crise environnementale à venir. Il ne faudrait pas, avec les mesures qui seront prises pour sortir de la situation sanitaire actuelle, que nous accélérions le dérèglement climatique [….] Nous souhaitons que la sortie de crise qui s’organise sous l’impulsion des pouvoirs publics ne soit pas réalisée au détriment du climat, de l’humain et de la biodiversité […] Nous voulons que la stratégie de sortie de crise nous prépare à l’avenir, c’est-à-dire à un modèle économique et sociétal différent, plus humain et plus résilient face aux futures crises, qu’elles soient sanitaires ou autre. »
Voir la contribution des membres de la Convention citoyenne pour le Climat sur la sortie de crise.
Les 50 propositions de la convention citoyenne pour « porter l’espoir d’un nouveau modèle de société » présentées dans le journal Le Monde le 11 avril dernier sont enthousiasmantes. Les solutions sont là et les travaux de la convention citoyenne, outil démocratique extrêmement pertinent, ne pourront et ne devront pas être ignorées pour construire le « Jour d’après ».
Logement, déplacement, alimentation, consommation, innovation : les mesures, qui doivent encore être amendées et votées par l’assemblée plénière vont clairement dans la bonne direction.
Mis à part un positionnement timide sur les traités de libre échange en demandant une simple renégociation du CETA, les propositions sont ambitieuses et nécessaires pour construire une société résiliente et écologique:
Parmi elles :
- Rénover 20 millions de logements, véritables « passoires thermiques »
- Contenir l’étalement et réduire les déplacements en stoppant « immédiatement » les aménagements de nouvelles zones commerciales périurbaines « très consommatrices d’espaces »
- Autoriser les réquisitions de logements et de bureaux vacants
- Réduire la place de la voiture individuelle en proposant de rendre obligatoire et d’augmenter la prime de mobilité durable prévue par la loi d’orientation et augmenter le fonds vélo (des dispositions que nous avions déjà soutenues à travers plusieurs amendements notamment dans la loi LOM : http://www.senat.fr/amendements/2018-2019/369/Amdt_753.html)
- Favoriser le train en réduisant la TVA à 5,5% sur les billets (préconisation du rapport sur la gratuité des transports)
- Favoriser les circuits courts, l’agroécologie et une alimentation durable en agissant à l’échelle municipale à travers la commande publique
- Freiner la surconsommation et limiter la publicité
- Décarboner l’économie en soutenant les innovations qui s’inscrivent dans une logique de sortie d’un modèle basé sur le carbone en pointant l’exemple du passage à la 5G qui n’apporte aucune plus value mais génère 30 % de consommation d’énergie carbonée en plus (sujet que nous avions pointé dans la mission sur l’impact carbone du numérique).