Dans une question écrite au ministre de l’Economie et des finances, je l’ai interrogé sur la participation des compagnies d’assurance au fonds d’indemnisation des entreprises.

La crise sanitaire que nous traversons est également une crise économique et sociale et touche de plein fouet plusieurs secteurs d’activité mettant en grande difficulté de nombreuses entreprises, indépendants, associations employeuses ou encore agriculteurs.

Face à l’épidémie de Covid-19, le Gouvernement a mis en place plusieurs mesures de soutien immédiates aux entreprises : création d’un fonds de solidarité, report de charges, remise d’impôt… Ces mesures d’une ampleur exceptionnelle permettent de répondre à l’arrêt brutal pour certaines entreprises de leur activité ou aux conséquences de l’effondrement de leur chiffre d’affaire. Déjà 400 000 entreprises bénéficient de ces mesures d’accompagnement et 4 millions de salariés en France sont aujourd’hui au chômage partiel. Ce plan d’aide implique un effort budgétaire considérable et pèse sur l’ensemble des contribuables français. Déjà 45 milliards d’euros ont été déployés et malgré l’ampleur des moyens mobilisés, ils resteront insuffisants pour compenser les pertes d’exploitation des entreprises.

Chaque année les entreprises cotisent à des assurances pour être indemnisées en cas de catastrophe naturelle. En 2016, selon la Fédération française des assurances, le montant des cotisations émises au titre des catastrophes naturelles s’établissait à 1,6 milliard d’euros.

Or, aujourd’hui les compagnies d’assurance refusent d’indemniser les pertes d’exploitation de leur sociétaire au motif que les épidémies ne sont pas considérées comme des catastrophes naturelles. Les compagnies d’assurance se sont montrées prêtes à travailler à un régime qui couvrirait les pertes et dommages causés en cas d’épidémie. Toutefois ce régime ne pourra s’appliquer qu’aux catastrophes sanitaires à venir et non celles déjà passées.

Dans un communiqué du 23 mars, les compagnies d’assurance s’engageaient à contribuer à hauteur de 200 millions d’euros au fonds de solidarité en faveur des TPE et des indépendants et des secteurs les plus touchés par l’épidémie.

Mais au regard des pertes subies pour les commerçants, les agriculteurs, les TPE, PME dans le domaine du tourisme, de l’hôtellerie, de l’évènementiel… plusieurs entreprises sont en grande difficulté et les aides aujourd’hui apportées par l’Etat permettent seulement de pallier l’urgence. Le fonds de solidarité aux petites et moyennes entreprises doit être renforcé par des contributions privées et en particulier par les compagnies d’assurance dont les efforts peuvent être accrus.

En effet, la baisse considérable des sinistres (accidents de la route, accidents corporels, dommages causés par des tiers…) enregistrés depuis le début du confinement a fait réaliser des économies importantes aux compagnies d’assurance. Le seul nombre de sinistres automobiles aurait chuté de 80%. Or, 50% du chiffre d’affaires des compagnies d’assurance est réalisé sur cette activité. Le Président de la MAIF a d’ores et déjà fait savoir que le groupe allait reverser les 100 millions d’euros d’économie réalisée depuis le début du confinement à ses sociétaires titulaires d’un contrat automobile ; et il ne s’agit ici que du 19ème groupe d’assurance en France classé par le chiffre d’affaire. Par conséquent, le montant des économies réalisées par les plus grands groupes depuis le début du confinement est certainement colossal. Dans ce contexte, un audit pour connaître précisément les économies générées par les compagnies d’assurance depuis le début du confinement serait justifié.

Je demande à M. le ministre de l’Economie et des finances d’intervenir auprès des compagnies d’assurance pour obtenir un audit des économies réalisées depuis le début du confinement et  une participation au fonds d’indemnisation des entreprises à hauteur des économies générées par la baisse des sinistres. 

Voir l’article de Place Gre’net