Procès des 3+4 de Briançon le 27 mai à Grenoble, avec Damien Carême, député européen
Le 22 avril à Gap et le 27 mai dernier à Grenoble, j’étais aux côtés des maraudeurs de l’association Tous Migrants pour apporter mon soutien aux personnes poursuivies et dénoncer le délit de solidarité.
Le 06 juillet 2019, le Conseil constitutionnel pourtant reconnaissait la fraternité comme un principe à valeur constitutionnelle. La Cour de Cassation l’a d’ailleurs confirmé, le 31 mars dernier, en relaxant définitivement Cédric Herrou.
Mais malgré tout, les procès à l’encontre des maraudeurs se poursuivent.
Le 22 avril à Gap s’est ouvert un nouveau procès en première instance à l’encontre de solidaires pour « aide à l’entrée illégale à l’entrée et à la circulation sur le territoire national de personnes en situation irrégulière » alors qu’ils portaient secours à une famille afghane sur le territoire français. Ils ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis ! Ce procès met en lumière la situation à la franco-italienne à Montgenèvre dans les Alpes, où répression policière et protection des personnes exilées se confrontent au quotidien.
Or depuis près de cinq ans, à Briançon mais aussi ailleurs en France des bénévoles soignent, accueillent et entourent, avec toute la chaleur qu’il leur est encore possible de rassembler, les femmes, les enfants et les hommes qui arrivent là car ils n’ont eu d’autres choix.
Ces bénévoles sont le visage de nos valeurs républicaines, celles de la fraternité et de la solidarité. Celles et ceux, qui au quotidien, continuent à porter assistance et secours et n’ont pas renoncé à un Etat de droit qui protège et qui accueille.
Or au lieu d’agir avec la même dignité, le Gouvernement français choisi la répression à la protection. Ce n’est pas seulement un devoir moral, c’est aussi une question de respect du droit et votre Gouvernement le bafoue en toute impunité.
La situation que nous connaissons dans les Alpes, est identique dans les Pyrénées à la frontière franco-espagnole, où la criminalisation des solidaires s’exerce de la même manière et où les personnes exilées sont refoulées avec la même fermeté.
Le 27 mai à la Cour d’appel de Grenoble se tenait le procès pour les 3+4 de Briançon suite à la manifestation antifasciste du 22 avril 2018 du groupuscule Génération identitaire. Condamnés en première instance à des peines allant jusqu’à quatre mois de prison fermes et huit mois avec sursis. Décision en délibéré attendue le 09 septembre prochain.
La traque, car il s’agit bien de cela, menée par le Gouvernement français à l’égard des personnes exilées, des solidaires et des associations d’aide doit s’arrêter si nous voulons que des drames humains soient définitivement empêchés.