Alors que les moyens manquent pour financer les investissements nécessaires au développement du ferroviaire et du vélo, l’Etat et les collectivités continuent de dépenser des sommes très importantes pour le développement du réseau routier. Ces aménagements souvent peu utiles encouragent un mode de transport très polluant et onéreux. J’ai donc interpellé le gouvernement sur le sujet et demandé s’il allait considérer l’option d’un moratoire sur les grands projets routiers. Vous pouvez retrouver le texte de mon intervention ci-dessous, ainsi que la vidéo, avec la réponse de la ministre.

Madame la Ministre,

En janvier 2022, plus d’une cinquantaine de collectifs en lutte, partout en France, se sont rassemblés pour créer une coalition, « La Déroute des Routes », et dénoncer l’utilité de certains projets routiers et leur absence de cohérence avec l’Accord de Paris, la loi Climat et Résilience et l’objectif de zéro artificialisation nette d’ici 2050.


Malgré une prise de conscience globale sur la nécessité d’une autre approche de nos mobilités et de nos échanges ; depuis 70 ans, rien n’arrête les politiques de développement d’infrastructures routières, alors même que le réseau routier français est déjà l’un des plus denses d’Europe. La décision juste du ministre des Transports de suspendre récemment les études de l’élargissement de l’A46 Sud de Lyon montre le caractère dépassé de certains projets.

Aujourd’hui 55 projets routiers sont contestés, partout en France, par des collectifs, des associations, des élus locaux. Une enquête publiée par le média Reporterre en mai dernier révélait que le coût total de ces projets représentait 13 milliards d’euros, alors même que l’état du réseau ferroviaire nécessite un investissement de 100 milliards d’euros sur quinze ans, pour sa remise à niveau immédiate.

Alors que nous n’atteignons pas nos objectifs en matière de report modal (fret et voyageurs) ; alors que n’arrivons toujours pas réelle planification ambitieuse et financée de la politique cyclable, il est temps de réorienter les investissements vers les mobilités utiles et durables.

Dans mon département de l’Isère, l’exemple de la RD1075 dans le Trièves est significatif. 56 millions d’euros ont été facilement engagés pour des travaux d’aménagement routier, quand dans le même temps il a fallu plusieurs années pour réunir 30 millions d’euros afin d’éviter la fermeture de la ligne ferroviaire Grenoble-Gap.

Toujours en Isère la création d’un demi-échangeur Vienne-Sud qui sacrifie les habitants de la commune de Reventin-Vaugris, alors même qu’une alternative réaliste et efficace existe.

Ainsi, je souhaiterai connaître votre position sur la demande de moratoire des projets routiers et autoroutiers, et la nécessité de les réexaminer au regard des stratégies fixées par l’Etat et des enjeux climatiques, écologiques et sanitaires auxquels nous faisons face.