Le 29 avril, j’ai pris la parole au nom du groupe écologiste lors d’un débat sur les défaillances d’entreprises qui se multiplient ces derniers temps. Si le contexte international explique en partie la fragilité de notre industrie, la rapacité des actionnaires en est la cause principale. Face à la catastrophe pour nos emplois et notre souveraineté, l’Etat est totalement absent. Pourtant, il peut agir en nationalisant les entreprises stratégiques menacées, comme il l’a fait avec succès pour les Chantiers de l’Atlantique et les câbles sous-marins d’Alcatel. J’ai donc demandé une action beaucoup plus forte de l’Etat pour stopper la vague de liquidation de notre industrie.

Vous trouverez mon intervention en vidéo et sous format texte ci-dessous :

Madame la Ministre,

Vencorex, ArcelorMittal, Michelin, les Fonderies de Bretagne, General Electric, Photowatt… Dans toute la France, les sites industriels ferment, avec leur lot de licenciements, de perte de savoir-faire et de territoires meurtris. Pendant que vous parlez de réindustrialisation, des activités aussi stratégiques que l’acier, la chimie, les pneus, les éoliennes et les panneaux solaires sont liquidées les unes après les autres. A chaque entreprise qui ferme, c’est toute une filière qui se retrouve en difficulté via des effets dominos.

Certes, la compétition asiatique, la guerre commerciale américaine et les prix élevés de l’énergie expliquent en partie les difficultés actuelles. Mais la plupart de ces entreprises sont rentables ! Leur choix ont pour seul objectif de gaver encore plus les actionnaires, qu’il s’agisse de M. Mittal, déjà riche de 18 milliards de dollars, ou de fonds d’investissements comme Blackrock, à la manœuvre chez Michelin et General Electric.

Face à cette rapacité qui détruit notre souveraineté industrielle, que fait l’Etat ? Quand il faut subventionner des nouvelles usines, la recherche ou la décarbonation, il est au rendez-vous, souvent sans aucun contrôle sur l’usage des aides. En revanche, quand il faut sauver ces entreprises, il devient tout à coup impuissant, comme si les délocalisations et les licenciements étaient des fatalités divines !

L’Etat peut pourtant agir en nationalisant les activités stratégiques. Nous avons su le faire avec succès pour les Chantiers de l’Atlantique et les câbles sous-marins d’Alcatel, pourquoi pas pour d’autres ? Lorsque des projets de reprise en coopérative, par des salariés qui maîtrisent et aiment leur travail, existent, pourquoi ne sont-ils jamais retenus ?

Madame la ministre, la “destruction créatrice” que vous encouragez détruit toute notre industrie et l’intelligence artificielle ne remplacera jamais les savoir-faire humains perdus au passage. Qu’attendez-vous pour réagir ?