Le 16 avril, j’ai eu le plaisir de participer à la réunion des “moins de 1000”, qui réunissait près de la moitié des maires de l’Isère, plus précisément ceux des 242 communes sur 512 qui comptent moins de 1000 habitants. Ces élu.es de terrain, dont le contact avec les habitants est quotidien, sont le socle de la démocratie locale et leur dévouement est à saluer. Ayant moi-même été maire d’une commune de 200 habitants, je sais combien ce mandat nécessite une présence de tous les instants et beaucoup de créativité pour faire vivre la commune et monter des projets avec très peu de moyens, notamment humains.

J’étais donc très heureux de pouvoir échanger avec ces nombreux.ses élu.es de tout le département, un an avant les municipales de 2026 et alors que le mode de scrutin pour ces communes vient de changer, avec l’adoption du scrutin de liste et l’obligation de parité, en lieu et place du panachage qui prévalait jusqu’alors. 

Si une part des élu.es ont exprimé leur crainte de ne pas trouver suffisamment de femmes motivées pour rejoindre leur liste, il me semble que cette crainte doit être relativisée : la même inquiétude était présente lorsque la parité a été mise en place à d’autres élections et cela n’a finalement pas posé de problèmes. Surtout, l’instauration de la parité a permis d’accélérer la féminisation de la politique, qui est indispensable pour assurer la représentation de tous et de toutes. En rendant la parité obligatoire, les femmes qui ne sentaient pas légitimes à se présenter aux élections seront d’autant plus enjointes à dépasser leurs réticences et à se lancer en politique. Aux électeurs et électrices ensuite de choisir la liste qui leur convient le plus.

Au-delà de la question de la motivation des femmes à concourir aux élections, la question se pose aussi pour les hommes, alors que le mandat municipal qui s’achève a été marqué dans de très nombreuses communes par des démissions et renoncements, en Isère comme partout en France. Cela pose de vraies questions sur le rôle, les pouvoirs et les obligations confiés aux maires. 

L’équilibre entre la vie professionnelle, la vie personnelle et l’exercice du mandat n’a jamais été simple, mais se retrouve d’autant plus compliqué à trouver dans le contexte des dernières années. Outre la gestion de la pandémie de COVID, qui a marqué les deux premières années du mandat en cours, l’évolution constante des compétences territoriales et les contraintes budgétaires croissantes fatiguent les élu.es locaux.ales. 

Étant pleinement conscient de ces enjeux, je n’ai eu de cesse, depuis mon élection en 2017, de plaider pour un vrai statut de l’élu, sujet sur lequel le Sénat a voté une proposition de loi ambitieuse, bien qu’encore insuffisante, l’an dernier. Celle-ci doit être examinée au plus vite par l’Assemblée nationale et je soutiens les efforts de l’AMF et de parlementaires de tous bords pour que ce sujet avance et soit traité avant les municipales

En parallèle, je me mobilise à chaque budget pour que des marges de manoeuvre supplémentaires soient offertes aux communes, qu’il s’agisse de la taxation des résidences secondaires, du fonds vert (que nous avons fini par obtenir après des années de mobilisation), d’une indexation de la DGF sur l’inflation, de moyens pour appliquer l’objectif de zéro artificialisation net. D’ici quelques jours, le groupe écologiste du Sénat défendra dans sa niche la “taxe Zucman”, un impôt plancher de 2% sur le patrimoine des ultra-riches, qui pourrait rapporter 20-25 milliards d’euros par an !

Vous pouvez donc compter sur mon entière mobilisation pour assurer des moyens et un cadre légal plus protecteur pour les élu.es locaux.ales, afin de rendre toute sa beauté et son attrait à ce mandat.

Crédit photo en une : Hassan Ayani