Depuis sa création en 1964, l’ONF protège et gère de manière durable les forêts domaniales et communales, soit le quart des surfaces forestières françaises.

Partenaire historique des communes dans l’entretien et la gestion des forêts publiques, l’ONF est le garant de l’exercice du régime forestier, véritable statut de protection du patrimoine forestier.

Or, la situation financière extrêmement critique dans laquelle se trouve aujourd’hui l’Etablissement public pourrait conduire le Gouvernement à retirer la gestion des forêts communales du champ d’intervention de l’ONF.

L’intersyndicale de l’ONF appelle à une mobilisation le 7 juin, à l’occasion de l’Assemblée générale de la Fédération nationale des communes forestières à Epinal, je m’y associe et partage leur inquiétude sur le risque de régression du service public forestier assuré aujourd’hui par l’ONF et les conséquences sur la gestion de nos forêts publiques.

Depuis 2016, l’activité de l’ONF est régie par un contrat d’objectif et de performance (COP) pluriannuel signé entre l’Etat, l’ONF et la Fédération nationale des communes forestières. Dès 2017, la viabilité financière de ce contrat était remise en cause par la direction de l’ONF elle-même.

Le modèle économique voulu pour l’ONF ne tient pas et conduit depuis déjà quelques années à une disparition des missions de services publics au profit d’activités commerciales.

Cependant la gestion durable de nos forêts est incompatible avec des objectifs de rentabilité économique à court terme. La forêt demeure le plus riche des réservoirs de biodiversité et exige une gestion planifiée adaptée à la spécificité de chaque milieu pour respecter ses fonctions environnementales, sociétales et économiques.

L’expertise acquise par les agents de l’ONF en plus de 50 ans est précieuse et reconnue des élus locaux. La présence des 9000 agents de l’ONF principalement en milieu rural a été rendue possible par un système de péréquation vertueux garantissant l’exercice des missions de services publics sur l’ensemble du territoire national en toute confiance et transparence.

Mais les conclusions de la mission interministérielle diligentée par le Gouvernement pourrait amener demain les communes à contractualiser avec d’autres opérateurs sans garantie sur le caractère durable des choix de gestion proposés et avec un risque réel de distorsion de marché entre les collectivités.  Laisser les communes   seules s’organiser c’est envoyer un signal supplémentaire du désengagement de l’Etat dans nos territoires.

Démanteler l’ONF c’est également détruire une partie de l’emploi en milieu rural et nier les besoins en personnel pour assurer dans de bonnes conditions les services auprès des communes forestières.

Les forêts sont indispensables à la lutte contre le réchauffement climatique et la réussite de la transition énergétique. Les forêts, particulièrement celles relevant du domaine public, doivent être gérées de manière exemplaire et nous avons besoin des compétences des techniciens de l’ONF pour relever ces défis.

Voir la communication de l’intersyndicale de l’ONF : Avenir de l’ONF