En juillet 2021, le Conseil d’administration de l’ONF a adopté le nouveau contrat d’objectifs et de performances (2021-2025) qui le lie à l’Etat. Le Gouvernement, soutenu par le Président du conseil d’administration de l’ONF, envisage d’augmenter la contribution des 14 000 communes et collectivités forestières françaises pour le financement de l’ONF à hauteur de 7,5 M€ en 2023 puis de 10 M€ par an en 2024-2025. De plus, le futur Contrat Etat-ONF prévoit la suppression de près de 500 emplois temps plein au sein de l’établissement public.

Dans ce contexte, l’indignation de la Fédération nationale des communes forestières paraît tout à fait légitime et aucun argument n’est aujourd’hui recevable pour présenter ces dispositions comme des avancées favorables dans la gestion du régime forestier.

J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises d’exprimer mon attachement au maintien d’un service public national de gestion de la forêt et dénoncer avec ferveur la politique de privatisation de l’ONF, engagée depuis 2017 par le Gouvernement et qui ne dit pas son nom.

Déjà plus de 1 000 postes d’agents ONF ont été supprimés depuis 2017 et près de 500 pourraient donc disparaître au cours des cinq prochaines années.

Les conséquences de cette politique sont mesurables chaque jour dans les territoires et se traduisent inexorablement par un recul des emplois de terrain et une dégradation du service d’accompagnement auprès des collectivités locales.

Dans un contexte d’accélération du changement climatique, le besoin d’expertise n’a pourtant jamais été aussi grand. Or, le démantèlement organisé de l’ONF privera les collectivités d’un service de proximité et d’accompagnement dans l’exercice de leur mission d’intérêt général. Pour faire face à des adaptations sans précédent et répondre aux urgences écologiques et économiques de la filière bois, la politique de gestion de la forêt doit s’inscrire, selon moi, dans une vision publique à long terme en y consacrant les moyens nécessaires.

A l’occasion de l’examen au Sénat du prochain projet de loi de finances 2022, j’aurai  l’occasion de défendre avec le groupe Ecologistes – Solidarité et Territoires, que j’ai l’honneur de présider, plusieurs amendements en faveur du maintien d’un service public national de la forêt, socle d’une politique ambitieuse de lutte contre le réchauffement climatique. Nos efforts doivent être portés vers une gestion  forestière durable et vertueuse, en encouragent notamment la structuration de filières locales. Le rôle des collectivités est indispensable pour atteindre ces objectifs et les nombreux exemples en Isère nous le démontrent bien.