Depuis maintenant deux mois, la quasi-totalité des écoles nationales d’architecture font face à des blocages, soutenus tant par les étudiants que la communauté enseignante et les personnels aux divers statuts. Deux revendications majeures les fédèrent : l’exigence de moyens financiers et humains suffisants pour bien fonctionner et une adaptation des cursus aux enjeux de la transition écologique et du changement climatique. En tant qu’ancien architecte, je suis évidemment avec un grand intérêt ce mouvement et en partage pleinement les demandes. J’ai donc adressé une question écrite à la Ministre de la Culture, pour lui demander d’entendre ces revendications.

Voici le texte de cette question :

Depuis le 6 février dernier, à l’appel de l’École nationale supérieure d’architecture (ENSA) de Rouen, une contestation s’est répandue dans presque toutes les écoles d’architecture de France. Ce sont aujourd’hui 16 des 20 ENSA qui ont voté le blocage ou la banalisation des enseignements, pour dénoncer les problèmes systémiques auxquels font face ces écoles.

En rebaptisant leurs établissements “Écoles Nationale Sans Argent”, les élèves, enseignants, doctorants et autres personnels en grève pointent d’abord un manque de moyens financiers, humains et matériels pour enseigner dans de bonnes conditions. Alors que la réforme des ENSA adoptée en 2018 prévoyait 150 postes supplémentaires d’ici à 2023, seuls 80 ont été créés. La pression sur les personnels pédagogiques est très forte : à l’ENSA de Normandie, les emplois du temps et les inscriptions n’étaient par exemple pas terminées 3 jours avant la rentrée, qui a été repoussée d’une semaine.

Ce mouvement social pointe aussi le fait que les locaux sont souvent trop petits et en mauvais état, empêchant par exemple de disposer d’un espace suffisant pour réaliser des maquettes. Des voyages pédagogiques, pourtant essentiels pour les étudiants, ont également été supprimés dans plusieurs écoles. Ces choix austéritaires mettent véritablement en danger la qualité de la formation proposée.

Enfin, ce mouvement social des écoles d’architecture réclame une adaptation des enseignements aux enjeux de la transition écologique. Changement de matériaux, rénovation, adaptation au changement climatique, sobriété, zéro artificialisation… Le métier d’architecte est au cœur des enjeux de notre siècle. Il est donc impératif que les écoles d’architecture offrent les connaissances et les outils nécessaires aux nouvelles générations pour relever ces défis.

Ces demandes de moyens et d’évolution des formations réclament une réponse urgente. Ainsi, il souhaite savoir quand le gouvernement compte agir et avec quels moyens pour répondre à ces revendications.