Mobilisés au Sénat dans le cadre de l’examen de plusieurs textes importants, le Groupe Ecologiste – Solidarité et Territoires n’a pas pu être présent ce jour à la manifestation organisée à Genève le 15 novembre pour s’opposer à l’installation de deux nouveaux réacteurs EPR dans le Bugey.

A l’occasion du déplacement d’Emmanuel Macron en Suisse pour renforcer les coopérations entre les deux Etats et en particulier sur le nucléaire, nous réaffirmons notre position à l’égard du programme de relance voulu par le président de la République et entériné dans la loi du 22 juin 2023 relative à l’accélération du nucléaire. Ce programme de relance se fait aujourd’hui à marche forcée, au plus grand mépris des concertations en cours et des réalités concrètes de la faisabilité technique. Ce programme enterre les objectifs de la loi de Transition écologique sur la part du nucléaire dans le mix énergétique et s’affranchit des objectifs de zéro artificialisation nette en 2050 en ne respectant ni les impératifs environnementaux, ni les exigences démocratiques.

Le texte encourage notamment le développement de nouveaux réacteurs nucléaires EPR2, à l’image du projet d’installation d’une paire de réacteurs sur le site du Bugey. A la limite de l’Isère et de l’Ain, le site est déjà composé de cinq réacteurs dont le premier est à l’arrêt depuis plusieurs années sans qu’EDF n’ait pour l’heure engagé son démantèlement avançant la « faute de moyens et de compétences » en le renvoyant à 2100 !

Le site nucléaire de Bugey, plus vieille centrale de France, est par ailleurs, menacé d’inondation par le barrage de Vouglans (en cas de rupture), menacé par le manque d’étiage du Rhône en période de sécheresse (de plus en plus nombreuses) et en concurrence avec d’autres usages qui pèsent sur l’avenir du fleuve, menacé aussi par les accidents aériens (par sa proximité avec l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry) et enfin menacé par un risque sismique sous-évalué.

Ce projet dangereux, coûteux et anachronique est emblématique d’une politique nationale en faveur du nucléaire complètement inadaptée. L’énergie nucléaire est un déboire industriel comme en témoigne le fiasco de l’EPR de Flamanville et demain les EPR du site du Bugey. La politique jusqu’au-boutiste de relance du nucléaire détourne les financements qui devraient être consacrés aux énergies renouvelables sans attendre, car lorsque le nouveau programme nucléaire du Gouvernement sera opérationnel, nous aurons dépassé les limites planétaires depuis longtemps.

Seul un déploiement massif et rapide des énergies renouvelables et une politique ambitieuse de sobriété sont à même de répondre à nos engagements climatiques.