Le 11 octobre dernier, les associations se sont mobilisées massivement sur tout le territoire pour alerter sur leur situation financière et la baisse continue de leurs financements. Afin d’échanger sur cette situation, j’ai reçu plusieurs membres du Mouvement associatif à ma permanence parlementaire de Grenoble.

Les constats sont terrifiants: un quart des associations envisagent d’arrêter leurs activités et un tiers d’entre elles l’ont déjà fait faute de moyens financiers suffisants pour continuer. Les associations comptent aujourd’hui 1,8 million de salarié-es et 20 millions de bénévoles, dans des secteurs très divers (aide aux plus démuni-es, médico-social, sport, culture…). Dans la seule région Auvergne Rhône Alpes, ce sont 1,7 millions de bénévoles qui animent 185000 associations, dont 20000 sont employeuses de 240000 salarié.e.s , soit 9,2 % de l’emploi privé.

Cette année, ce sont 16.000 personnes travaillant dans le secteur associatif qui ont déjà été licenciées et c’est un véritable plan social à bas bruit qui se poursuit. Alors que l’Etat s’appuie de plus en plus sur ces associations en leur demandant de réaliser de plus en plus de missions, alors que beaucoup de collectivités se désengagent et se recentrent sur leurs compétences obligatoires et que le taux de pauvreté explose, les moyens alloués au secteur associatif sont sans cesse diminués.

L’augmentation des couts de fonctionnement des associations (location des locaux, augmentation des couts énergétiques et de transport…) et la baisse constante des financements publics sont responsables de cette situation dramatique. La mise en concurrence des associations entre elles, avec la systématisation des appels à projets, favorise une course à l’innovation chronophage et couteuse et participe à l’instabilité de leurs financements.

Face à l’impossibilité matérielle de poursuivre leurs activités, beaucoup d’associations, qui proposent de véritables services de proximité (quasi publics), baissent les bras. Derrière, ce sont des millions d’habitant-es et de familles qui sont pénalisé-es.

Alors que notre société est confrontée à des défis sociaux, écologiques, culturels, économiques et démocratiques importants, ces structures qui portent les territoires doivent avoir les moyens de fonctionner correctement et de développer leurs activités, dans toute leur diversité ! Je déposerai tout prochainement une question écrite à la ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative en ce sens, ainsi que des amendements au Projet de loi de finances pour 2026 pour préserver les moyens alloués aux associations.