A Grenoble, durant cinq semaines, l’association Droit Au Logement Isère a installé un campement à l’esplanade de la caserne de Bonne pour dénoncer justement l’absence de solutions d’hébergement et rendre visible les conditions de vie indignes d’une centaine de familles aujourd’hui à la rue ou mal-logées. Ces familles, parfois avec de très jeunes enfants, certains handicapés, d’autres en mauvaise santé, sont en situation de grande précarité. Lorsque je me suis rendu sur le campement, aux côtés de Nicolas Béron-Pérez (vice-président de Grenoble-Alpes Métropole en charge de l’habitat) et de Céline Deslattes (conseillière municipale de Grenoble déléguée à la grande précarité), des femmes enceintes m’ont témoigné de leur difficulté à manger chaque jour à leur faim, des conséquences sur leur santé liées à leur vie dans la rue et de leur inquiétude d’accueillir un enfant dans ces conditions.

Alors que la chaleur et la sécheresse rendent la vie à la rue encore plus rude, les appels au 115 sont souvent infructueux. Lorsque des hébergements sont proposés, ils sont très souvent dans des conditions indignes, pour une durée temporaire et généralement très éloignés des écoles et des administrations. 

Pourtant, cette situation n’est pas une fatalité. L’inconditionnalité de l’accueil est en effet un principe inscrit dans le code de l’action sociale et des familles : « Toute personne sans abri et en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence » (art. L. 345-2-2). Nombre de ces personnes remplissent les critères pour établir le caractère prioritaire de leur dossier DAHO et DALO.

Or, depuis des années, des associations, des citoyens, des collectivités pallient les défaillances de l’État sur ses obligations en matière d’hébergement d’urgence et se mobilisent pour apporter des solutions locales. Par exemple, concernant le campement DAL, la ville de Grenoble a trouvé un hébergement pour ces familles pour le mois d’août et travaille à la mise en place du pouvoir de réquisition du maire, en direction du parc de logements vacants. Rien que dans le département de l’Isère, on recense plus de 17 000 logements vacants et 3 300 bâtiments publics inoccupés : des solutions existent donc.

A Grenoble comme dans toute la France, des obligations incombent à l’État en matière d’hébergement d’urgence et des solutions doivent être trouvées pour ces familles accueillies et cela de manière inconditionnelle, sans qu’un tri soit opéré selon leur situation administrative. Aux côtés des quatre député.es NUPES de l’Isère, j’ai ainsi demandé à la préfecture d’intervenir rapidement pour trouver des solutions pérennes et dignes. J’ai également interrogé le ministre délégué au logement au Sénat sur le sujet pour dedander des solutions de mise à l’abri et d’améliorer les conditions de vie dans les centres d’hébergement d’urgence, ainsi qu’une aide immédiate à la préfecture de l’Isère pour répondre à la situation de ces dizaines de familles.