Après un parcours de vie douloureux, Rosa BEHOVA 32 ans d’origine malgache est aujourd’hui retenue au Centre de rétention administrative (CRA) de Lyon-Saint-Exupéry et est en voie d’expulsion d’ici 28 jours.

D’après les éléments portés à ma connaissance, Rosa BEHOVA est arrivée en France en 2015, après un mariage avec un homme de
nationalité française organisé par un site de rencontre fallacieux, elle a fui le domicile conjugal et a trouvé refuge d’abord dans un centre d’hébergement pour femmes puis au sein de la Communauté Emmaüs de Grenoble.

Elle souhaitait reprendre confiance en elle en continuant son activité au sein de la communauté en tant que « compagne cuisinière » et se projeter vers un avenir plus serein en attendant la fin de sa procédure de divorce. La décision d’obligation de quitter le territoire français prise le 16 juillet par la Préfecture de l’Isère y a mis un terme.

Cette décision traduit une nouvelle fois le caractère certes légal mais inhumain de la politique migratoire menée dans notre pays. Elle illustre les travers que j’avais eu l’occasion de dénoncer lors du débat au Sénat dans le cadre de la loi Asile et immigration.
Elle remet en cause également le statut particulier des communautés Emmaüs d’OACAS (Organisme d’accueil communautaire et d’activités solidaires) et nie toute forme de reconnaissance des missions d’accompagnement accomplies par la communauté Emmaüs depuis 70 ans.

J’ai saisi le Préfet de l’Isère pour qu’il revienne sur cette décision et redonne du sens à nos valeurs républicaines d’accueil et de protection.

Je suivrai avec toute l’attention nécessaire les suites qui seront apportées à la situation de Rosa BEHOVA et ses conditions au Centre de rétention administrative de Lyon-Saint-Exupéry.

Pour citer Emmaüs France : « L’humanité de demain se construit par l’accueil des Exilé-es aujourd’hui. »