Depuis des semaines, j’alerte le gouvernement sur les conséquences catastrophiques d’une fermeture de l’usine chimique Vencorex pour toute la filière et pour l’emploi dans le bassin grenoblois. Vous pouvez notamment retrouver sur mon site le courrier que j’ai envoyé au Premier ministre avec les députées Cyrielle Chatelain et Marie-Noëlle Battistel et le président de la métropole Grenoble Alpes le 1er octobre. Je l’ai de nouveau fait le 5 novembre dernier, en interpellant le gouvernement sur la préservation de notre souveraineté industrielle, qui exige le volontarisme de l’Etat, trop souvent attentiste !

Vous pouvez retrouver mon intervention en vidéo et sous format texte ci-dessous :

Madame la Ministre,

A Grenoble, tout un écosystème industriel pourrait disparaître si l’usine Vencorex n’est pas reprise. Fragilisée par la concurrence chinoise et placée en redressement judiciaire, cette entreprise est au cœur de la chimie locale. Avec sa voisine Arkema, elle produit du chlore, de l’eau oxygénée, des tolonates, un composant de peintures et vernis, et du perchlorate, un élément du carburant de la fusée Ariane. Avec le chlore, Framatome produit notamment des éponges de zirconium pour le gainage des réacteurs nucléaires. La fermeture de Vencorex aurait donc des conséquences en cascade catastrophiques.

Toujours en Isère, le fabricant de panneaux solaires Photowatt, essentiel pour la transition énergétique, est en train de mourir du dumping étranger, notamment chinois, comme GE Hydro il y a quelques années. En Savoie, une usine Ferroglobe produisant du silicium a fermé en 2022 et le site de Niche Fused Alumina, qui produit de l’alumine et du corindon blanc indispensables à des usages de pointe, a failli être liquidé.

A chaque fois, les plans sociaux s’enchaînent et un riche savoir-faire s’éteint. Depuis la pandémie, qui nous a rappelé combien la dépendance étrangère pose problème, le gouvernement ne cesse de parler de “souveraineté industrielle”. Mais les actes ne suivent pas : face à la mondialisation débridée, l’Etat reste trop souvent attentiste.

Salariés et élus locaux ne cessent de vous interpeller sur les conséquences de ces fermetures pour l’emploi, la balance commerciale et notre souveraineté. Quels moyens l’Etat se donne-t-il pour faire pression sur les grands groupes ? Seriez vous prêts à nationaliser temporairement Vencorex pour la sauver, comme cela a été fait avec succès pour les chantiers de l’Atlantique ?

Plus largement, pour stopper cette hémorragie, comment comptez-vous agir à l’échelle européenne pour mettre en place un véritable protectionnisme, avec des droits de douane, des quotas et des critères sociaux et environnementaux ?