Suite à l’invitation de Barbara Schuman, Présidente de la Mission Locale et de Catherine Bélijar, directrice de la mission locale de Grenoble, je me suis rendu à la mission locale de Grenoble ce lundi 20 février pour mieux connaître leurs activités et échanger autour de leurs inquiétudes liées à la création prochaine de l’opérateur « France Travail ».

Créées il y a 40 ans pour lutter contre le chômage des jeunes, les 440 Missions locales de France accompagnent chaque années plus d’un million de jeunes, âgés de 16 à 25 ans. Alors que cette étape de la vie est difficile pour nombre d’entre eux, les missions locales les aident à s’orienter et à trouver leur voie en leur faisant connaître des secteurs d’activités et des entreprises, en les aidant à trouver des emplois ou en leur proposant des aides administratives et sociales. La mission locale de Grenoble, la plus importante du département accompagne chaque année plus de 4000 jeunes, avec de belles réussites : un tiers ont trouvé un emploi, plus de 600 contrats d’engagement jeune ont été signés (accompagnements d’un an, avec 15 à 20 heures hebdomadaires d’engagement du bénéficiaire), 360 jeunes ont trouvé une formation, plus de 200 une alternance etc.

La force de ces missions locales réside dans leur implantation forte sur le territoire, qui leur permet de connaître le marché local de l’emploi et de faire correspondre les besoins des entreprises et les attentes des jeunes. Financées à la fois par l’Etat et les collectivités locales, les missions locales sont également en lien permanent avec les partenaires sociaux et les organismes de formation. Or, cette proximité est aujourd’hui menacée par les discussions autour de « France Travail », l’opérateur unique que souhaite créer le gouvernement pour regrouper les missions de Pôle emploi, des missions locales et d’autres structures. Les discussions en cours font craindre une centralisation excessive, qui couperait les liens locaux établis au fil des années. En outre, la volonté de mettre en place un algorithme pour gérer toutes les demandes initiales fait craindre un éloignement des bénéficiaires, alors que ceux-ci sont au contraire à la recherche de contacts humains et d’une aide personnalisée qu’un logiciel n’est pas en mesure d’apporter.

J’ai assuré les équipes de la Mission locale de Grenoble de ma plus grande vigilance sur ce sujet afin que la réorganisation à venir ne soit pas une désorganisation d’un système qui a pourtant fait ses preuves. Notre groupe suivra avec attention les discussions autour de France Travail et se mobilisera si nécessaire pour conserver cet enracinement local si important pour l’accompagnement des jeunes lors de leur entrée dans la vie active.