Le 16 septembre dernier, j’interpellais Monsieur Jean-Baptiste DJEBBARI, Secrétaire d’Etat aux Transports,  sur l’urgence de la situation de la ligne ferroviaire Grenoble-Veynes-Gap.

Lors d’une visite en mai dernier dans les Hautes-Alpes et en Isère, Monsieur DJEBBARI, alors co-rapporteur de la mission d’application du pacte ferroviaire adopté en 2018 et membre de l’Agence de financement des infrastructures de transport de France empruntait la ligne Grenoble-Gap. A cette occasion,  il a déclaré se montrer optimiste sur le maintien de l’ensemble de cette ligne en insistant sur son potentiel de développement.  

Or l’échéance de suspension se rapproche, SNCF réseau ayant confirmé « un arrêt d’exploitation de la ligne pour des raisons de sécurité d’ici décembre 2020 » et cela si aucun chantier n’était engagé.

Le financement de la régénération de la ligne dans sa totalité est aujourd’hui suspendu au Rapport du Préfet Philizot dont les conclusions étaient attendues au début de l’été. L’absence d’orientations et d’engagements clairs de l’Etat sur l’avenir de cette ligne font craindre le pire et empêche aujourd’hui toute négociation avec les autres partenaires et en premier lieu la Région Auvergne Rhône-Alpes.

La participation financière de l’Etat, pourtant actée dans l’actuel CPER qui se termine, est toujours en attente de concrétisation, bloquant dans le même temps l’engagement définitif des autres financeurs.

Or, le calendrier qui est imposé par SNCF Réseau pour éviter toute suspension implique d’obtenir un plan de financement consolidé d’ici la fin de l’année. D’après le diagnostic établi par SNCF Réseau en 2017, la seule zone qui ferait aujourd’hui l’objet d’un risque de LPV0 (limitation permanente de vitesse à 0km/h) et motiverait la décision de suspension de la ligne, pour des raisons de sécurité, concernerait seulement 5km de voie au niveau de la commune de Saint-Martin-de-la-Cluze.

En 2017, l’Etat et la Région Auvergne Rhône-Alpes avaient décidé d’engager des travaux d’urgence sur un tronçon vétuste et écarter ainsi toute risque de suspension.

 Dans le même contexte, j’appelle aujourd’hui l’Etat et la Région Auvergne Rhône-Alpes à engager ces travaux d’urgence dont le coût serait estimé à moins de 5 millions d’euros et éviter ainsi un risque de suspension de la ligne, pour une durée d’au-moins 3 ans, qui, ne nous en cachons pas, conduira, en définitive, à une fermeture pure et simple.

Cette situation serait d’autant plus grave qu’au même moment des travaux viendront interrompre le train de nuit Paris-Briançon (la ligne Grenoble/Veynes pourrait d’ailleurs être une alternative) et le TER Valence-Gap, et côté route, des travaux importants conséquents sur la RD 1075 et le secteur du Rondeau dans la métropole grenobloise seront entrepris.

Refusant, comme bon nombre d’usagers et de citoyens, à me résoudre à ce scénario, il est nécessaire qu’un comité de pilotage de l’étoile ferroviaire de Veynes puisse se réunir dans les meilleurs délais et décider de l’engagement des travaux d’urgence à conduire pour maintenir la circulation de la ligne.

Il en va de notre responsabilité collective.