Mardi 23 juillet 2019, les dĂ©putĂ©-es ont votĂ© en faveur de l’accord commercial bilatĂ©ral de libre-Ă©change entre la France et le Canada :  le CETA.

Cela doit appeler Ă  encore plus de vigilance et de mobilisation lors de l’examen du traitĂ© au SĂ©nat.

Avec mon groupe, nous Ă©mettons de grandes rĂ©serves quant au contenu de cet accord de libre-Ă©change. A rebours de la mobilisation d’ampleur pour le climat que connaĂźt la sociĂ©tĂ© et notamment sa frange la plus jeune et la plus concernĂ©e par nos dĂ©cisions politiques actuelles, cet accord s’inscrit en parfaite continuitĂ© des politiques libĂ©rales. Pourtant, ce sont bien ces politiques-lĂ  qui ont sacrifiĂ© notre protection sociale et celle de l’environnement sur l’autel d’une croissance folle. Cette course productiviste pour arracher quelques dĂ©cimales de PIB n’a plus de sens Ă  l’heure oĂč la biodiversitĂ© menace de s’effondrer.

En rĂ©duisant ou supprimant les droits de douanes et autres « entraves au commerce Â» comme ses prĂ©dĂ©cesseurs Ă  l’image du JEFTA, de l’ALE ou des accords avec l’AmĂ©rique centrale, le CETA prĂ©voit de mettre en concurrence les normes sociales et environnementales des pays de l’Union EuropĂ©enne avec celles du Canada. Dans ce cas de figure, les pays ayant les normes les plus basses pourront produire Ă  moindre frais et vendre moins cher que les pays aux normes exigeantes.

Les rĂ©cents dĂ©bats Ă  l’AssemblĂ©e nationale ont montrĂ© les zones de flou qui demeurent autour de ce texte, entre autres sur l’utilisation ou non des farines animales et les doutes sur l’application du « vĂ©to climatique Â» toujours pas adoptĂ© au Canada.

Loin de l’intensification des Ă©changes internationaux, c’est bien vers le dĂ©veloppement d’une agriculture locale en circuits courts que nous devons aller en portant collectivement nos efforts pour mieux rĂ©partir nos richesses, assurer un salaire dĂ©cent aux agricultures, protĂ©ger notre environnement et prĂ©server notre santĂ©.

Pour toutes ces raisons, je m’y opposerai lors de son examen au SĂ©nat.