Le 16 septembre dernier, je me suis rendu aux “Rendez-vous de l’Agriculture” à Beaucroissant, un événement incontournable pour cette activité essentielle sur le territoire. Malgré un format réduit en raison des mesures sanitaires, le public était au rendez-vous, avec environ 5000 participants, dont le préfet de l’Isère, de nombreux élus et bien sûr les acteurs de l’agriculture iséroise. Pour ma part, j’y étais notamment accompagné par les conseillers départementaux du Printemps Isérois Pauline Couvent, Marie Questiaux et Jérôme Curacallo.
Cette visite a été l’occasion d’échanger autour des grands enjeux auxquels le secteur agricole est confronté, tant économiques qu’environnementaux. Ainsi, j’ai pu aborder la question du changement climatique avec les agriculteurs qui le vivent au quotidien, comme nous l’ont rappelé les dégâts occasionnés par les gelées tardives de début avril, qui ont mis les cultures à rude épreuve. En recherche de solutions de long terme, de plus en plus d’agriculteurs partagent la nécessité d’une transition vers une agriculture plus résiliente.
Transformer notre modèle agricole pour le rendre plus durable implique néanmoins de garantir des revenus décents à ceux qui travaillent la terre et de stopper la crise de vocation que connaît la profession depuis maintenant plusieurs décennies. Ainsi, j’ai profité de cette occasion pour aborder le texte dit “EGALIM 2” en discussion au Sénat. Ce texte comporte en effet des avancées bienvenues, comme la création de contrats de trois ans entre producteurs et transformateurs, ainsi que l’expérimentation de “tunnels de prix” afin d’encadrer les variations possibles. De même, la transparence des étiquettages sera renforcée via l’obligation d’indiquer l’origine géographique sur davantage de produits et l’interdiction d’utiliser le drapeau, la carte ou les symboles français lorsque les ingrédients principaux ne sont pas produits dans l’Hexagone.
Si ce projet de loi va dans le bon sens, le groupe écologiste a défendu des amendements pour aller plus loin, par exemple en précisant ce qui constitue un prix abusivement bas ou en intégrant à ces négociations les marques de distributeurs, qui représentent une part importante et croissante des aliments vendus. Plus largement, nous avons rappelé qu’il était indispensable de rejeter les traités de libre-échange, tels que le CETA (Canada) ou l’accord UE-MERCOSUR (Amérique du Sud), afin de mettre un terme au dumping social et environnemental. En parallèle, mon groupe se bat aussi pour faire adopter définitivement le texte sur la revalorisation des retraites des conjoints et aidants familiaux agricoles, qui permettra aux 210.000 personnes concernées, dont deux tiers de femmes, de bénéficier d’une pension plus élevée.
Enfin, cette foire a aussi mis à l’honneur toute la richesse gastronomique de l’Isère : fromages, noix, ravioles, volailles, bières et vins locaux… La préservation de ce magnifi que patrimoine passera aussi par la relocalisation des chaînes de production et de consommation. Les circuits courts sont en effet au cœur du modèle alimentaire de demain, moins polluant, plus rémunérateur pour les agriculteurs, plus transparent vis-à-vis des consommateurs et garantissant la souveraineté alimentaire des territoires. La réorientation des commandes alimentaires publiques, notamment pour les cantines scolaires, vers une agriculture plus locale, constitue un pas important dans cette direction.