Le 16 mai dernier, à l’occasion d’une séance de questions orales, j’ai interpellé le ministre de la Santé, représenté par la ministre déléguée Agnès Firmin le Bodo, sur l’état désastreux des hôpitaux en Isère, qui inquiète profondément soignants et patients. Voici le texte de cette question, ainsi que mon intervention et la réponse de la ministre en vidéo.

M. Guillaume Gontard interroge M. le ministre de la santé et de la prévention sur la situation des hôpitaux dans toute la France, mais plus particulièrement à Grenoble et à Voiron, dans le département de l’Isère.

Depuis plusieurs mois, le centre hospitalier universitaire (CHU) de Grenoble Alpes se trouve dans une situation alarmante, due au manque de moyens disponibles. En grève illimitée depuis le 6 décembre 2022, le personnel soignant alerte depuis des mois les pouvoirs publics pour dénoncer les conditions de travail et demander la réouverture de lits. Sur la région grenobloise, en l’espace de dix ans, faute de personnel suffisant le nombre de lits d’hospitalisation a été réduit de moitié. Les conditions de travail se dégradent de plus en plus, les départs s’accumulent et rendent les conditions d’hospitalisation extrêmement mauvaises, malgré tous les efforts des personnels restés en poste. Cette situation inédite a d’ailleurs poussé les représentants du personnel à déposer, il y a quelques semaines, un signalement auprès du procureur pour mise en danger de la santé d’autrui.

Aux urgences du CHU de Grenoble, la situation de crise a atteint son stade le plus critique. Avec la fermeture des urgences de Voiron et de Bourgoin-Jallieu, les urgences du CHU de Grenoble Alpes sont complètement saturées. Certains patients, souvent très âgés, attendent parfois plusieurs jours aux urgence. Conséquences dramatiques de cette situation : depuis décembre 2022, trois personnes dont le pronostic médical n’indiquait pas d’urgence à leur arrivée, sont décédées aux urgences en attente d’un lit. Dernièrement, un homme de 91 ans est décédé après avoir attendu trois jours un lit d’hospitalisation en gériatrie.

La situation du centre hospitalier de Voiron est également préoccupante. Depuis plusieurs mois, un collectif de citoyens et de soignants cherche à interpeller les élus et le Gouvernement sur le manque de moyens et de personnels important qui les touche. Alors que l’hôpital de Voiron est pratiquement neuf ; sa construction a été terminée en 2021 ; un bâtiment entier se retrouve vide, faute de moyens, alors qu’il pourrait accueillir des lits pour prendre en charge les patients qui en ont besoin.

Le manque de moyens dans les hôpitaux de Grenoble et de Voiron touche, malheureusement, les hôpitaux de tout le pays. Ces conditions de travail mettent en danger la santé des patients mais également celle des soignants qui exercent dans des conditions intenables, mais pour encore combien de temps et à quel prix ? Il lui demande si le Gouvernement compte enfin prendre des mesures efficaces pour améliorer la situation du système hospitalier en France et en particulier en Isère où elle est particulièrement critique.