Le 27 mai dernier, le Premier ministre présentait un plan de « relance de l’investissement » de 650 millions d’euros de crédits publics au secteur de tourisme de montagne.

En attendant une déclinaison plus précise des dispositifs de ce plan, j’ai eu l’occasion de rappeler au Gouvernement la nécessité de porter une vision prospective et territoriale avec tous les acteurs de la montagne. 

Dans un débat parlementaire qui s’est tenu au Sénat sur le sujet, j’ai défendu une vision renouvelée et territoriale de la Montagne.

Retrouvez mon intervention :

A l’heure où les professionnels et les communes de montagne sont dans une situation financière sans précédent, à l’heure où la région des Alpes du Nord est celle qui se réchauffe le plus en France, à l’heure où notre plus grand réservoir naturel d’eau s’assèche; notre responsabilité à l’égard des territoires de montagne est immense.

La crise à la fois économique et écologique que nous traversons a sonné le glas d’un modèle qui voudrait à tout prix maîtriser le développement de la montagne en gommant ses aléas, ses aspérités et ses aménités.

Et si en réalité, cette situation d’exception nous offrait l’opportunité de montrer tous les atouts de nos territoires de montagne dont les capacités de résilience sont considérables.

Car au-delà de l’aire de jeux que représente nos massifs montagneux, ne perdons pas de vue qu’ils constituent d’abord un réservoir de biodiversité extraordinaire et une ressource hydrologique majeure. Or les scientifiques sont formels d’ici la fin de ce siècle, la plupart des glaciers situés en dessous de 3 500 mètres auront disparu.

Agissons pendant qu’il en est encore temps avant que nos territoires ne deviennent ni sur-aménagés, ni sanctuarisés.

90 % de françaises et français pensent que la montagne est un atout pour notre pays. La fréquentation inédite des sites de montagne après les périodes de confinement, montre notre attachement à la nature, au besoin de grands espaces et de nombreux touristes ont découvert cet hiver la montagne autrement.

Appuyons-nous sur les femmes et les hommes, qui, au quotidien participent à la vitalité des territoires de montagne, maintiennent les liens de solidarité, construisent un modèle économique plus durable, plus juste et plus respectueux de son environnement.

Il est urgent de se doter d’une politique Montagne à la hauteur des enjeux écologiques, sociaux et économiques. Nous ne pouvons pas réduire  l’avenir des territoires de montagne à la seule question de la diversification touristique. Monsieur le Ministre il est urgent de bâtir une véritable politique de transition des territoires de montagne avec les moyens consacrés.

Dans ce contexte, je me réjouis de la tenue des Etats généraux de la transition du tourisme en montagne les 23 et 24 septembre prochains.