Le 25 mars 2025, j’ai interrogé la ministre de l’agriculture sur la préparation de l’élevage français aux prochaines épidémies. Les dégâts causés par la fièvre catarrhale ovine en Isère, mais aussi dans les départements limitrophes et dans le Nord-Est de la France ont été considérables et ont montré à quel point nous étions insuffisamment préparés à ce type d’événements, malheureusement amenés à se multiplier à l’avenir. Si la réaction de l’Etat a été au rendez-vous en matière d’indemnisations et que le manque initial de vaccins a pu être corrigé par la suite, il est impératif de mieux anticiper les prochaines épidémies pour éviter de nouvelles pertes massives, qui placent les éleveurs en grande difficulté. L’élevage de plein-air doit par ailleurs faire l’objet d’une prise en compte particulière, car la plupart des réglementations de bio-sécurité sont conçues pour les élevages en hangar et imposent des investissements lourds, que les éleveurs de plein-air ne peuvent parfois pas assumer.

Vous trouverez ma question orale en vidéo et en format texte ci-dessous :

Madame la ministre,

Déjà fragilisé par la concurrence étrangère et des prix de vente des animaux insuffisants, l’élevage français fait désormais face à une accumulation de périls sanitaires. Depuis l’été dernier, 26.000 élevages ont été touchés par la fièvre catarrhale ovine, qui a entraîné une surmortalité des animaux de 10% au niveau national. Dans le Nord-Est de la France pour la FCO-3 et en Auvergne-Rhône-Alpes pour la FCO-8, c’est une hécatombe.

Suite aux alertes des éleveurs et des parlementaires, votre ministère a réagi à l’urgence. 14 millions de doses de vaccins contre la FCO ont été commandés l’an dernier et des avances d’indemnisations ont été versées sur la base des déclarations des éleveurs. Ces efforts de vaccination et de simplification administrative sont à saluer ; ils ont permis de réduire la mortalité et de sauver la trésorerie de milliers d’exploitations.

Mais cette réponse est encore incomplète, car les vaccins manquent encore et la France est toujours dépendante d’importations pour se les procurer. Surtout, il faut nous préparer aux futures épidémies, qui vont se multiplier dans les années à venir. Le réchauffement climatique et les échanges internationaux entraînent en effet l’arrivée de nouvelles maladies, auxquelles nous sommes très peu préparés, comme la FCO ou la MHE.

Ces nouvelles maladies impliquent une vraie adaptation, nos éleveurs attendent des réponses de l’Etat.

-Vous avez lancé des Assises du sanitaire animal, quel en est le périmètre ? 

-Au vu de l’urgence, quelles mesures allez-vous prendre dès maintenant pour assurer la disponibilité des vaccins ? 

-Par ailleurs, alors que de nouvelles souches de virus pour lesquelles nous n’avons pas de vaccins apparaissent, comme la FCO 12 aux Pays-Bas, quels moyens allez-vous mettre pour renforcer la recherche scientifique, les services vétérinaires et d’équarrissage ?

-Enfin, comment allez-vous prendre en compte les spécificités de l’élevage en plein air, afin qu’il ne soit pénalisé par des règles conçues pour de l’élevage en hangar ?

Crédit photo : Jan Huber