Le 31 août, j’ai pris part à la troisième commémoration de la disparition du glacier de Sarenne sous l’effet du réchauffement climatique, organisée par Mountain Wilderness.

Le défunt glacier de Sarenne, situé en Isère, sur la commune du Freney-en-Oisans, au cœur du massif des Grandes Rousses a fait partie pendant plus de 30 ans du domaine skiable de l’Alpe d’Huez. Rogné petit à petit par le réchauffement climatique, deux fois plus rapide dans les Alpes qu’ailleurs, il a définitivement disparu en 2023. Un phénomène malheureusement amené à se reproduire ailleurs, tant les glaciers fondent à vue d’œil les uns après les autres.

Outre l’aspect paysager évident, la fin des glaciers a aussi de lourdes conséquences pour la ressource en eau, qui devient plus rare en montagne sans ces réservoirs naturels, avec des conséquences dramatiques en aval. Tous les écosystèmes sont par ailleurs bouleversés par des changements aussi profonds et rapides.

J’étais donc heureux de participer à cette initiative portée par Mountain Wilderness France en lien avec France Nature Environnement Isère, l’association Oblique, le Club alpin français du Pays d’Oisans et la section Alpes occidentales de l’International Glaciological Society (IGS-SAO). Comme l’a rappellé un participant, « il s’agit aussi de comprendre pourquoi et comment le glacier de Sarenne a disparu, de montrer que l’attachement au glacier est en fait un attachement à un territoire et à ses habitants, et de réfléchir ensemble à l’impact qu’a notre mode de vie sur les espaces naturels de montagne. »

Pour ne pas rester que sur un constat négatif, j’ai d’abord rappellé ma mobilisation pour sauver le glacier de la Girose contre un projet destructeur de téléphérique, à travers une question au gouvernement fin 2023, mais aussi présenté un projet que je viens d’initier pour trouver collectivement un cadre protecteur aux glaciers et à leurs devenir.

En lien avec de nombreux glaciologues et spécialistes de nos montagnes, je travaille en effet à la rédaction d’une proposition de loi qui permettrait de mieux encadrer juridiquement les glaciers, afin de renforcer la surveillance dont ils font l’objet (pour éviter des désastres, comme cet été en Suisse), mais aussi et surtout leur protection. Cette future proposition de loi se veut notamment une réponse à la déclaration du président de la république de mettre sous protection forte l’ensemble des glaciers d’ici 2030 et dans le cadre des Nations Unies qui ont déclaré 2025 comme l’Année internationale de la préservation des glaciers.

Je remercie tous les participants et les organisateurs pour les échanges riches dans un cadre grandiose qui se sont élargis sur notre rapport à la nature, l’importance de l’action locale et la nécessité de cohérence dans les politiques publiques.