En juillet 2025, j’ai exercé mon droit de visite parlementaire des lieux de privation de liberté au Centre de rétention administrative (CRA), puis à la prison de Nîmes. J’étais accompagné par trois journalistes, qui ont pu documenter les conditions de rétention et de détention dans ces deux lieux. J’ai pu visiter les locaux et échanger avec le personnel du CRA et de la prison, ainsi qu’avec des personnes retenues et détenues.
Le CRA fonctionne en mode dégradé, avec 40 postes non-pourvus. Les personnes retenues ainsi que les personnels nous ont fait état de tensions régulières dans les zones de vie, accentuées par l’allongement de la durée de rétention, la canicule et Les CRA sont aujourd’hui transformés en prison. La proposition de loi des LR sur l’allongement du délai de rétention de 90 à 210 jours, retoquée par le Conseil Constitutionnel, témoigne de cette dérive.
Suite à cette visite, je veux rappeler que les CRA sont des lieux de privation de liberté pour des personnes, dont le seul tort est d’être en situation irrégulière sur le territoire, qui sont, comme le témoigne les faibles taux d’éloignement, le plus souvent relâchées sur le territoire français sans être expulsées. Le coût humain de ces rétentions est désastreux : souffrances psychologiques, blocage des parcours de vie des personnes, des possibilités de travail et d’évolution personnelle et professionnelle. Il faut mettre en place des politiques d’inclusion et d’accueil permettant à ces personnes de travailler et de s’insérer dans la société.