Cet après midi, en compagnie de Fabienne Grébert et Maxime Meyer, conseiller-es régionaux en Auvergne-Rhône Alpes et d’autres parlementaires, je me suis rendu à Rumilly (Savoie) aux côtés des éleveurs et éleveuses bovins touché-es par la Dermatose Nodulaire Contagieuse Bovine (DNCB). Alors que 26 foyers de DNCB ont à ce jour été déclarés en Savoie et Haute-Savoie, et que 120 communes ont été placées en zone de surveillance en Isère, le plan d’action imposé par le gouvernement n’est pas à la hauteur. Nous manquons d’une véritable stratégie sanitaire !

L’abattage total et systématique des troupeaux est aujourd’hui imposé. Derrière cette stratégie de la terre brûlée, ce sont de véritables drames humains qui se jouent pour des éleveurs et éleveuses qui voient le travail de plusieurs générations réduit à néant. Face à cette situation, nous avons besoin d’une méthode collective et collaborative. En ce sens, nous demandons :

  • l’abattage ciblé des bêtes malades;
  • la mise en place rapide de procédures de quarantaine renforcée;
  • le lancement d’une campagne de vaccination immédiate et à grande échelle, ainsi que le développement des filières de production de vaccins en France et en Europe et la constitution de stocks conséquents;
  • l’homologation des laboratoires locaux pour des campagnes de tests plus rapides et au plus près des élevages ainsi que le renfort des équipes vétérinaires du territoire afin de pouvoir assurer un meilleur suivi des troupeaux et une détection des animaux malades rapide;
  • la conduction d’une analyse poussée de la gestion de l’épidémie dans les pays précédemment touchés par la DNCB et un investissement massif dans la recherche scientifique afin de prévenir et d’apprendre à gérer ces épizooties qui seront amenées à se développer dans le futur;
  • la mise en place d’un plan d’accompagnement psychologique pour les éleveurs et les éleveuses touché-es;
  • la mise en place d’un plan d’accompagnement financier (à court et à long terme) des éleveurs et éleveuses touché-es par la perte de leurs animaux, et par voie de conséquence, la perte de patrimoine génétique;
  • le déclassement temporaire, au niveau européen, de la maladie (aujourd’hui classée en catégorie A);
  • le lancement d’une campagne de communication massive afin de rassurer les consommateurs et les consommatrices sur la DNCB, non transmissible à l’humain, précisant que les produits animaux (viandes, fromages et lait) peuvent être consommés sans danger.

Douze jours après le début de la crise, la Ministre de l’Agriculture ne s’est toujours pas rendue sur place. Nous demandons à ce qu’elle soit présente aux côtés des éleveurs et des éleveuses touché-es et à ce qu’elle construise, en lien avec elles et eux, un plan d’actions réfléchi et adapté aux réalités du terrain.