Le 7 septembre dernier, je me suis rendu à Marseille pour l’assemblée générale de l’association Destination Train de Nuit, à l’invitation de son président Stéphane Coppey. Avec mes collègues Guy Benarroche et Jacques Fernique, respectivement sénateurs écologistes des Bouches-du-Rhône et du Bas-Rhin, nous faisons en effet parti du conseil d’administration de l’association, sur laquelle nous nous appuyons régulièrement pour nourrir notre travail parlementaire sur la question.
Moyen de transport pratique – permettant de circuler sur de longs trajets tout en se reposant – économique et écologique, les trains de nuit ont largement disparus de l’Europe et de la France depuis quarante ans. Notre pays, dont la taille se prête pourtant très bien au développement de trains de nuit, a subi de très nombreuses fermetures de lignes, victimes de coupes budgétaires et d’un état dégradé du réseau, qui oblige à de nombreux travaux généralement réalisés la nuit, empêchant de faire circuler ces trains. Dans les années 1980, il était pourtant possible de voyager partout en France en trains de nuit, alors que seules deux dorsales depuis Paris vers le Sud-Est et le Sud-Ouest sont encore en activité aujourd’hui.

Depuis quelques années, la donne politique est cependant en train de changer et le train de nuit revient à la mode. La réussite de l’opérateur autrichien ÖBB, qui dessert désormais toute l’Europe centrale avec du matériel moderne, montre que la demande est toujours aussi forte pour ce moyen de transport. Depuis des années, les écologistes se battent pour que la France investisse massivement dans les trains de nuit, afin d’imiter cet exemple.
En 2020, le gouvernement de Jean Castex avait fait des annonces prometteuses autour de la relance des trains de nuit. Pourtant, quatre ans après, le réseau est toujours aussi peu développé et les dernières lignes en activité subissent de nombreux retards et coupures. Je pense notamment à la ligne Paris-Briançon, où presque aucun train ne circule jusqu’à décembre et où le trafic restera très aléatoire en 2025. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de co-signer plusieurs courriers aux différents ministres des transports pour les alerter sur l’état de cette ligne et la nécessité de la relancer.
Au lieu d’investir dans certains grands projets dont l’utilité n’est clairement pas établie, comme le Lyon-Turin, nous avons besoin d’engager dès maintenant des investissements majeurs tant pour le réseau ferré que pour le matériel roulant. En effet, étant donné les délais de travaux et de fabrication des nouvelles rames, les commandes publiques doivent être passées au plus vite. D’après Destination Trains de Nuit, 1,5 milliards d’euros doivent être immédiatement débloqués pour construire 600 nouvelles voitures-couchette et voitures-lits, pour relancer un réseau de 25 lignes, dont des liaisons directes région-région. Un objectif que je continuerai de soutenir jusqu’au bout de mon mandat.