Sollicité par l’association d’Aide à Domicile des Personnes gées et Handicapées (ADPAH) de Vienne concernant sa situation financière très critique et son placement en redressement judiciaire, j’ai interpellé, avec Marie Questiaux et Pauline Couvent, toutes deux conseillères départementales de l’Isère, Monsieur Jean-Pierre Barbier, Président du Département, sur sa stratégie face aux difficultés financières de nombreuses structures d’aide à domicile en Isère.

Face à la menace de liquidation judiciaire de l’ADPAH de Vienne, le Département a voté une subvention exceptionnelle en février 2024 pour venir en aide à l’association jusqu’à la prochaine audience du 11 avril 2024. Or, alors que cette structure historique intervient quotidiennement avec une équipe de 150 salariés auprès de 900 personnes âgées ou en situation de handicap sur 70 communes, une telle aide de court terme ne permettra pas de garantir aux usagers et à leur famille une continuité de service, ni aux salariés une conservation de leur emploi.

Ce cas n’est malheureusement pas isolé. D’autres structures d’aide à domicile qui m’ont fait part de difficultés similaires pour trouver un équilibre financier. Toutes déplorent une problématique de recrutement et un tarif horaire du Département insuffisant pour couvrir les charges. C’est donc une situation globale à l’échelle de l’Isère, et très inquiétante quant à la continuité des services aux personnes âgées et en situation de handicap.

Le “virage domiciliaire” est attendu comme la grande politique publique permettant de prendre soin de nos aînés chez eux. Or, elle ne peut être effective sans la présence de nombreux aidants et de structures solides, en tout point du territoire, rural comme urbain, capables d’assurer les missions de service public de prise en charge de la dépendance.

J’attends donc du Département – collectivité pourtant cheffe de file du secteur de l’autonomie – un engagement politique fort, en modifiant ses conditions de tarification, pour des tarifs horaires à la hauteur des coûts de revient pour les structures, ainsi qu’une ligne d’action claire et transparente auprès des élus locaux, des acteurs de l’aide à domicile et des populations concernées. Le maintien des services d’aide à domicile sur notre territoire en dépend, et ne pourra être viable sans ses multiples acteurs associatifs.

Crédit photo : Département des Yvelines, via Flickr