Permettre l’accès à la santé sexuelle, affective et gynécologique, offrir un accueil digne bienveillant à toute personne dans le besoin : tels sont les objectifs et valeurs louables du Planning Familial. Aujourd’hui en danger, le plus vieux Planning Familial de France, situé dans le centre de Grenoble, nous a ouvert ses portes le 7 juillet.

Accompagné du conseiller départemental écologiste Jérôme Cucarollo, je suis allé à la rencontre des professionnel·les du Planning Familial de l’Isère. Ce dernier gère aujourd’hui 7 des centres de santé sexuelle sur les 24 que compte le département : Bourgoin-Jallieu, Villefontaine, Grenoble inter-quartiers, Grenoble Gambetta, Échirolles Eybens, Saint-Égrève, Grésivauban Villard-Bonnot.

Les équipes de salarié·es et de bénévoles accueillent les personnes pour des entretiens et des consultations médicales et gynécologiques. Outre ces missions principales de santé sexuelle, les professionnels disposent également des formations auprès des employeurs et des scolaires.

Probablement causées par une essentielle et nécessaire libération de la parole, les demandes de consultations et d’entretien pour faits de violences sexistes et sexuelles, de violence intrafamiliales et de violences conjugales ne cessent de croître. À Grenoble, il y a actuellement un mois d’attente pour obtenir un rendez-vous dans les centres de santé sexuelle gérés par le Planning. Outre les difficultés financières, la pénurie nationale de professionnel·les de santé (médecins, gynécologues) touche également l’accès à la santé sexuelle. Plus encore, s’ajoute à cette pénurie un manque de professionnel·les de santé formé·es sur les questions de transition médicale et sur les différents types de violences précédemment évoqués. Cependant, pour le Planning Familial, offrir un accueil adapté aux fragilités des personnes est essentiel !

Enfin, alors que les sollicitations sont en constante augmentation : le Planning Familial de l’Isère fait face à de grosses difficultés financières. Les charges augmentent et la prime SEGUR versée aux salarié·es du social n’est toujours pas compensée par l’État (cette prime représente 200 000 euros par an soit 10% du budget du Planning Isérois). En cas de non-compensation du versement de cette prime, le Planning se verra contraint de réduire son activité, avec des conséquences inéluctables et catastrophiques à prévoir sur le territoire…

Mais l’État n’est pas le seul financeur défaillant : la subvention du département a augmenté de 2% depuis 2017 alors que l’inflation, elle, a augmenté de 17% depuis la même date. De plus, les subventions dites “de fonctionnement” du département au Planning ont cessé depuis 2019 !

Alors que les départements se désengagent de leur compétence en matière de santé sexuelle (avec notamment la fermeture de 7 centres de santé sexuelle dans la Drôme), le Planning Familial 38 est inquiet. Soutenons-le !