Le 10 janvier, je me suis rendu à Voiron pour visiter le centre de reconditionnement et de recyclage de déchets électroniques « Digitalea », propriété du groupe ATF. Face à la numérisation croissante de notre société, le nombre de terminaux abandonnés car dysfonctionnels, trop lents ou tout simplement remplacés alors qu’ils étaient encore fonctionnels, a cru de manière exponentielle au cours des dernières années. Cette montagne de e-waste, souvent toxiques et difficiles à retraiter et à réparer, est aujourd’hui bien largement exportée vers des pays en développement, où les normes environnementales et sociales sont quasi-inexistantes.
Le développement d’une filière de retraitement en France étant un enjeu environnemental majeur, j’étais donc très heureux de découvrir le travail réalisé à Voiron dans ce domaine. La croissance du marché du reconditionné, répondant à la fois à la recherche de produits moins chers par les consommateurs et à la nécessité de limiter au maximum le gaspillage de ressources et la création de déchets, est à cet égard une excellente nouvelle.
Malheureusement, cette belle dynamique est encore entravée par certaines mesures. Ainsi, j’ai également profité de cette rencontre pour rappeler aux professionnels de cette industrie mon opposition à voir les appareils reconditionnés soumis une deuxième fois au paiement de la redevance pour copie privée. Cette taxe indexée sur le montant du stockage interne des appareil est en effet déjà payée une première fois lors de sa première vente. En y soumettant également les appareils reconditionnés l’an dernier, le gouvernement a donc pris une décision regrettable, qui entrave le développement de l’économie circulaire. Cette mesure va en effet renchérir le coût des appareils reconditionnés, et indirectement favoriser l’achat de produits neufs, alors même que la priorité devrait être d’encourager la réparation et le reconditionnement des terminaux électroniques. Le groupe écologiste du Sénat, que j’ai l’honneur de présider, s’y était donc opposé lors du passage de la loi sur l’empreinte environnementale du numérique début novembre 2021.