Ce 28 mai, le Sénat a adopté une proposition de loi de Mme Jacqueline Eustache-Brinio qui vise à rendre quasi-impossible l’accès aux bloqueurs de puberté, aux traitements hormonaux et aux actes chirurgicaux de réassignation de genre pour les mineur.es. Or les études montrent au contraire que ces traitements permettent de réduire significativement le risque suicidaire et les comportements dépressifs chez les adolescents trans. Par ailleurs, le fait que ce texte arrive avant la publication d’un avis attendu de la Haute Autorité de Santé (HAS) témoigne d’un vrai mépris du travail scientifique sur ce sujet.

Plus largement, le sujet de la transidentité fait bien souvent l’objet d’interprétations hasardeuses, de méconnaissances et d’instrumentalisations politiques. C’est bien ce qui se jouait lors de l’examen de cette proposition de loi : au lieu de recourir à des arguments fondés sur des études scientifiques et d’entendre les premier.ères concerné.es, les débats ont largement tourné à la stigmatisation des personnes trans. Au nom de « la protection des enfants », ce texte va donc rendre presque impossible les transitions de genre avant la majorité à 18 ans. Or, si des bloqueurs de puberté et des hormones sont prescrites avant cet âge (à quelques centaines de personnes par an, rappelons-le), c’est bien car entamer un traitement après l’adolescence est encore plus laborieux et difficile.

Pour toutes ces raisons, et surtout car je crois à l’égalité des droits, j’ai bien évidemment voté contre cette proposition de loi, comme l’ensemble du groupe Ecologiste – Solidarité et Territoires. Par ailleurs, nous avions également déposé une motion de rejet de ce texte dès le début des débats, afin de rappeler notre opposition totale à ce texte. Si vous souhaitez en savoir plus, je vous renvoie au discours de ma collègue Mélanie Vogel sur le site du Sénat.

Plutôt que de prendre pour cible les personnes souffrant de dysphorie de genre, qui souffrent très fréquemment de problèmes psychiques lourds, il faut au contraire les accompagner autant que possible. C’est pourquoi je soutiens pleinement la proposition de loi de ma collègue Mélanie Vogel visant à remédier aux importantes problématiques de changement d’état civil pour les personnes trans.

Malgré le vote favorable du Sénat sur cette proposition de loi, je reste déterminé à me battre pour les droits des personnes trans et espère que ce texte ne sera pas repris et adopté par l’Assemblée nationale. Si cela était le cas, vous pourrez compter sur les écologistes pour s’y opposer avec force et détermination.

Crédits photo : Ted Eytan