Le 14 mai, j’ai défendu au Sénat une proposition de loi de mon collègue écologiste Gregory Blanc portant sur les services de pompiers. Si le texte a évolué en commission, il aura permis d’ouvrir le débat sur l’avenir de notre sécurité civile, et spécifiquement des pompiers, de plus en plus sollicités suite au changement climatique. Le modèle français de combinaison entre des pompiers professionnels et des pompiers volontaires est un atout à préserver et à renforcer. Nous nous réjouissons donc d’avoir mis ce sujet important à l’agenda et attendons les annonces à venir de Beauvau sur ce sujet.

Vous pouvez retrouver mon intervention en vidéo et sous format texte ci dessous :

Monsieur le Président,

Monsieur le Ministre,

Mes chers collègues,

Lutte contre les incendies et les inondations, secours d’urgence aux personnes, gestion des risques industriels, intervention sur les accidents de la route… Les nombreuses missions confiées aux pompiers nous rappellent combien ils sont indispensables pour sauver des vies, mais aussi protéger nos biens et nos espaces naturels.

Le dévouement et la bravoure des pompiers est d’autant plus à saluer qu’ils exercent souvent leurs missions dans des conditions souvent difficiles et au péril de leur vie. Outre les risques encourus lors des interventions, l’exposition à des fumées toxiques, à l’amiante et aux PFAS est un vrai danger pour leur santé. Enfin, il faut malheureusement ajouter à cette liste les agressions injustifiables et innommables auxquelles les pompiers font de plus en plus face.

Je voudrais ici rendre hommage au pompier d’Evian-Les-Bains, percuté par une voiture samedi dernier dans le cadre d’un rodéo urbain, qui se trouve actuellement entre la vie et la mort. Au nom de mon groupe, je tiens à adresser à sa famille et à ses proches nos pensées les plus émues, en espérant qu’il se rétablisse et obtienne justice le plus rapidement possible.

Malgré les drames qui peuvent survenir lors de leurs missions, le métier de pompier continue de susciter des vocations. Notre pays compte ainsi 240.000 pompiers, dont 80% de volontaires, qui assurent 67% des interventions. Le modèle français de combinaison entre un corps de professionnels très bien formés et des volontaires restant à disposition des SDIS pour intervenir en cas de forte demande, est une chance. 

Cette organisation, unique en Europe, est un atout que nous devons renforcer. Or, face à la multiplication des catastrophes climatiques extrêmes, les pompiers vont être toujours plus mobilisés pour protéger la population face aux risques. Avec le changement climatique, les pics exceptionnels de sollicitation vont devenir la norme. Il nous faut donc ouvrir le débat sur le meilleur moyen d’adapter notre système de sécurité civile à cette nouvelle donne climatique.

C’est justement ce que permet le texte proposé aujourd’hui par mon collègue Grégory Blanc, que je tiens à remercier. L’expérimentation d’un système de réserve, sur le modèle de celles de l’armée, de la police et de la gendarmerie, initialement proposée par ce texte, est une piste de réflexion intéressante. Il faut toutefois réfléchir à sa bonne articulation avec le modèle du volontariat, pour ne pas le concurrencer. Conforter le modèle français du volontariat nécessite le temps de la réflexion, et je suis heureux que notre groupe ait pu lancer ces discussions, qu’il nous faudra encore poursuivre.

En attendant, la proposition de loi retravaillée en commission dont nous débattons aujourd’hui permettra d’apporter une sécurité juridique à certaines pratiques de volontariat, ce qui constitue une avancée notable. La spécificité du modèle français n’étant pas toujours bien comprise par les instances européennes, ce renforcement du droit est un pas positif pour en garantir la pérennité. C’est pourquoi le groupe écologiste du Sénat votera bien évidemment pour cette proposition de loi.

Nous espérons que les débats lancés par ce texte permettront de résoudre les enjeux auxquels sont confrontés nos pompiers. Je pense notamment aux enjeux sociaux relatifs aux pompiers volontaires, importants pour les fidéliser et attirer de nouvelles recrues et à la réduction des risques sanitaires des pompiers. Je pense aussi au matériel et aux moyens mis à leur disposition, ainsi qu’à l’articulation entre les pompiers et les autres services de secours. Tant de sujets sur lesquels je sais pouvoir compter, mes chers collègues, sur votre volontarisme, dans l’esprit transpartisan de cette journée. Alors que Beauvau veut reprendre la main sur le sujet, via les assises de la sécurité civile, nous resterons très attentifs aux annonces que fera le gouvernement sur ce sujet. Je vous remercie.

Crédit photo en une : Ulises Escobar