Le 21 juin dernier, le Vénéon est sorti de son lit en raison de pluies torrentielles. Le hameau de la Bérarde et la commune de Venosc ont été très violemment touchés par des inondations qui ont tout emporté sur leur passage. Si aucune victime n’est heureusement à déplorer grâce à l’action exemplaire du PGHM et de tous les services de secours, les dégâts matériels et psychologiques sont considérables. Pour certains habitants, c’est une bonne partie de leur vie qui a été emportée par les eaux. Voir son village, son lieu de vie, ses souvenirs enfouis sous les décombres est une immense douleur, qui prendra longtemps à cicatriser.
Un mois après, je me suis rendu dans le secteur avec la conseillère départementale du canton Oisans-Romanche Marie Questiaux. Nous avons pu échanger avec des élus, notamment Michel Martin, maire délégué de Vénosc, Jean-Louis Arthaud, Maire de Saint-Christophe en Oisans (commune à laquelle est rattachée La Bérarde) et Yannick Ducret, conseiller municipal, mais aussi avec les acteurs socio-professionnels de Vénosc et les habitant.e.s. Des rencontres fortes en émotions et qui invitent à une grande humilité vis-à-vis de phénomènes naturels que nous ne pouvons que partiellement contrôler.
A court-terme, beaucoup de questions se posent pour que la vie puisse revenir peu à peu dans les communes touchées. En premier lieu, il nous faut sécuriser les bâtiments abîmés par les eaux mais encore partiellement debouts, ainsi que trouver des solutions de logement plus pérennes pour celles et ceux qui ont tout perdu. Beaucoup d’inquiétudes ont aussi été exprimées pour la saison touristique, avec la fermeture de la route. L’Etat devra être au rendez-vous avec des mesures et un accompagnement adapté à chaque situation.
Au-delà de l’urgence, il nous faut commencer à imaginer l’après, avec les habitant.e.s. Face à la récurrence croissante de ces événements climatiques extrêmes suite au changement climatique, il est indispensable de nous adapter, de modifier nos itinéraires, nos lieux de vie, de parfois renoncer… Des principes chevillés au corps des montagnards.
Enfin, cette catastrophe nous rappelle, si besoin était, l’importance de services publics forts, tant pour la prévention, que pour le secours et la protection. Je pense ainsi à Météo France, régulièrement victime de coupes budgétaires aveugles. Au contraire de cette vision budgétaire sans issue, ces services sont indispensables pour prévenir, intervenir et protéger. Ils sont le patrimoine commun de notre République, que nous devons préserver.