Le 26 et le 27 juin, à l’initiative conjointe de la Députée Marie Pochon et moi-même, nous avons organisé un déplacement dans les départements de la Drôme et de l’Isère pour échanger sur les initiatives écologiques et sociales dans les territoires ruraux. Mes collègues la Sénatrice Ghislaine Senée et le Sénateur Daniel Salmon se sont également joints à nous lors de ces 2 jours très rythmés, mais avant tout, enrichissants.

Le jeudi 26 juin nous avons mis cap vers le département de la Drôme. Nous avons d’abord rencontré la communauté de communes du Val-de-Drôme qui nous a parlé de leurs ambitions de développement des mobilités douces : vélo, voitures électriques auto-partagées ou encore déchetterie et nano-crèche mobiles. Nous avons également pu rencontrer l’association Dromolib avec qui la communauté de commune a travaillé pour le développement des voitures électriques auto-partagées. Dromolib, c’est informer, innover et outiller. Dans un territoire où 1 trajet sur 2 fait moins de 5 km et où la voiture reste souvent indispensable, l’association aide à imaginer des alternatives.

L’après-midi, le Pôle Sanitaire et Médico-Social (PSMS) du Nyonnais/Baronnies nous a ouvert ses portes, l’occasion pour nos élu·es de découvrir les spécificités du service à domicile en zone rurale et montagnarde. Alors que les activités du PSMS ne cessent d’augmenter, son déficit se creuse. Et pour cause ? Une forte recentralisation de l’aide sociale et du soin depuis la création des ARS et du CNSA, et conséquemment, une véritable déconnexion vis-à-vis des spécificités territoriales. Par ailleurs, les professionnels de santé du Pôle nous ont évoqué le manque de reconnaissance vis-à-vis des conditions de travail difficiles dans le service à domicile. Plus encore, les infirmières à domicile ne touchent pas la prime SEGUR ! Il est indispensable de revitaliser le secteur de la santé, plus particulièrement dans les zones rurales, et d’effectuer une reconnaissance vis-à-vis de ces professionnels dont le rôle est essentiel. 

Lors de la 3ème étape de notre tour de la Drôme, nous avons échangé avec les porteurs du projet Maison Lucette. Ce projet, porté par l’association Passerelles, vise à créer un lieu d’accueil inconditionnel destiné aux personnes exilé·es. L’objectif de l’association est de rénover plus de 400m2 habitables et 4 500m2 de terrain pour un total de 10 à 15 places. Permettre un accueil digne et complet dans les ruralités françaises, c’est non seulement possible, mais c’est également nécessaire.

Pour la suite de notre itinéraire, nous sommes allés à la rencontre du collectif Vers une Sécurité Sociale de l’Alimentation de Dieulefit. L’objectif de cette initiative est de permettre aux habitant·es l’accès à un marché alimentaire local, de qualité et accessible financièrement. Innovant et répondant aux enjeux sociaux et écologiques d’aujourd’hui, l’élaboration du dispositif a été pensée en concertation avec 22 citoyen·nes sous forme de comité local de l’alimentation.

Enfin, durant la soirée du jeudi 26 juin, nous avons proposé une réunion publique inversée à Vaunaveys-la-Rochette. En compagnie des mes 3 collègues parlementaires et de Marine Tondelier, Secrétaire nationale des Écologistes, nous avons pris le temps d’écouter, d’entendre et de s’inspirer du pouvoir de résistance et de création collective. L’objectif de cette réunion publique inversée était d’écouter les questionnements et revendications des citoyen·nes et de prendre le temps d’y répondre en évitant les monologues déconnectés.

Le vendredi 27 juin, nous nous sommes rendus dans mon territoire, l’Isère. Pour notre première étape, nous nous sommes rendus à Notre-Dame-de-l’Osier où nous avons été accueillis par le Maire Alex Brichet-Billet et les membres de l’association Tero Loko. Le projet de Tero Loko, c’est un accompagnement global et une insertion par l’activité économique pour les personnes réfugiées et/ou en situation de précarité. Avec des contrats en maraîchage et boulangerie, l’association propose des produits conventionnés  “Agriculture Biologique” dont 40% sont vendus avec un tarif social ! Ce type d’initiative permet non seulement d’accueillir dignement les personnes réfugiées, stimuler l’économie locale et rurale, mais également de lutter contre les stéréotypes véhiculés par l’extrême-droite. 

Pour notre deuxième étape du vendredi, nous avons échangé avec les élu·es du Plateau-des-Petites-Roches pour parler de transition en montagne. Après la fermeture de la station de ski en 2021, les habitant·es et élu·es ont élaboré un nouvel imaginaire essentiel autour du tourisme en montagne. En effet, suite à la mise en place d’un groupe de travail collaboratif, le projet d’une station de ski associative a pu émerger. L’objectif est de s’adapter aux enneigements et de proposer une nouvelle façon de faire du tourisme en montagne à l’aune du réchauffement climatique !

Enfin, pour clore notre tour de l’Isère, nous nous sommes rendus dans ma commune, Le Percy, où j’exerçais le mandat de Maire avant mon élection en tant que Sénateur. Sabine Campredon, actuelle Maire, nous a chaleureusement accueillis pour parler des modes d’habitation de demain.  Suite à une forte demande sur le plateau des Trièves, elle est à l’origine de la création d’un groupe de travail sur l’habitat léger. En attendant d’intégrer ces objectifs dans les documents d’urbanisme, 3 tiny houses ont été installées sur un terrain communal.

Ces deux jours nous auront permis de découvrir une pluralité d’initiatives citoyennes, politiques et associatives honorables et à la hauteur des enjeux écologiques et sociaux contemporains. Ces échanges stimulants et rafraîchissants n’auront que renforcer notre volonté de soutenir de tels projets ruraux, ancrés dans les territoires, et conséquemment, adaptés à leurs spécificités. Loin du débat public et de la politique nationale marqués par un haro et des reculs sur nos ambitions écologiques, il est indispensable de mettre en lumière les élu·es locaux et citoyen·nes engagé·es agissent concrètement pour faire progresser la justice sociale et l’écologie politique !