Marquée par la campagne présidentielle, la période budgétaire au Sénat a été particulière cette année. Le Gouvernement a sorti les cadeaux de Noël en avance avec des mesures de relance notamment un chèque énergie de 100 € pour 38 millions de Français.

Les Républicains au Sénat, plutôt que de modifier le budget pour en proposer leur version ont choisi de rejeter la partie recette de l’Etat et donc l’intégralité du budget sans examen des crédits. Cette décision est incompréhensible ou plutôt elle ne se comprend que dans la perspective du Congrès des LR pour la désignation de leur candidat à la présidentielle. Le LR sont engagés à autre chose, les LR n’ont pas encore de candidat, pas de programme et ne veulent pas se prononcer sur le budget de la Nation.

Ce choix politique fait honte au Parlement. Ce faisant, ils nous prive d’un débat démocratique essentiel, ils privent les autres formations politiques du Sénat de la possibilité de contester les choix du Gouvernement ou dans formuler d’autres…

Ceci est encore plus dommageable pour les écologistes, que nous n’avons pas de groupe à l’Assemblée nationale et l’examen au Sénat était le seul moment de débat budgétaire dont nous disposions.

Nous avons tout de même travaillé d’arrache-pied pour proposer un budget alternatif dont vous pouvez retrouver les grandes lignes ici.

https://ecologiste-senat.fr/bilanplf2022

Nous avons également présenté nos travaux à l’occasion d’une conférence de presse avec notre candidat Yannick Jadot.

Pour ma part, j’ai défendu des amendements qui me tiennent à cœur, comme l’extension de la taxe sur les activités polluantes pour les plastiques composés de résine neuves et pour les micro-polluants dans l’eau ou encore des réductions de TVA pour les matériaux de construction biosourcés, pour la vente en vrac ou pour le bois labellisé forêt durable et locale.

J’ai eu le plaisir de faire adopter ce dernier amendement, même s’il n’ira pas plus loin (le Sénat ayant rejeté le budget et toutes les modifications apportées au texte) :

Comme nous n’avons pas pu déposer d’amendements sur les crédits de la Nation, j’ai profité du Projet de loi de Finances rectificatives 2021 (la clôture de l’année budgétaire en cours) pour défendre deux amendements qui me tiennent particulièrement à cœur.

Un premier pour allouer 40 millions d’euros supplémentaires à l’Office national des Forêts.

Le désengagement de l’État sur les communes forestières et la saignée des personnels de l’ONF doivent cesser ! Les communes forestières ne peuvent pas tout compenser. La gestion durable de nos forêts est un impératif de la transition écologique ! L’expertise de l’ONF doit être préservée. Le même jour non loin de là Porte de Versailles, le ministre de l’Agriculture renonçait à demander 30 millions de de plus aux communes forestières !

Un second pour renforcer les crédits pour le réemploi solidaire , pour nos associations, nos recycleries et ressourceries indispensables amortisseurs sociaux qui ont souffert de la crise. Leur financement est un combat que je mène sans relâche depuis la loi économie circulaire il y’a deux ans.

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Rien de tout cela n’a arrêté couronné de succès et cette période budgétaire a été encore plus frustrante qu’à l’accoutumée. Mais nous avons tout de même esquissé ce que serait un budget écologiste si les Françaises et les Français nous font confiance en 2022.