Interrogé par Public Sénat sur les réformes envisagées par Emmanuel Macron en matière de réforme du système institutionnel, j’ai à nouveau formulé plusieurs propositions défendues par les écologistes. Face à la progression continue de l’extrême-droite, à la perte de liens entre citoyens et élus et à la concentration excessive des pouvoirs entre les mains du Président de la République, il y a en effet urgence à rénover notre démocratie malade.
La proportionnelle à l’Assemblée nationale, permettant de garantir une vraie représentativité des députés et de forcer à des compromis et des coalitions serait évidemment un premier pas. Cette mesure est déjà une réalité dans la majorité des pays européens, sans que cela n’entraîne plus d’instabilité gouvernementale.
Face à un paysage politique en trois blocs, le scrutin présidentiel à deux tours doit lui aussi se réinventer. Ainsi, il me semble qu’un mode de scrutin similaire à celui des législatives devrait être mis en place, permettant à tous les candidats ayant passé un certain seuil – par exemple 15% des voix exprimées – de se maintenir au second tour. Cela offrirait un plus grand choix aux électeurs et éviterait la simple logique de vote barrage à l’extrême-droite, qui s’épuise de plus en plus.
En ce qui concerne le Sénat, celui-ci doit aussi évoluer pour mieux représenter la société. Il est important que les collectivités territoriales continuent à y être représentées, mais cette représentation doit aller de pair avec celles des corps intermédiaires et des citoyens. J’ai donc proposé que le Sénat compte un tiers de représentants des collectivités, un tiers de représentants associatifs et un tiers de citoyens tirés au sort.