A l’occasion de la Journée des Talents à la Maison Familiale et Rurale de Vif, j’ai proposé, avec l’association Un plus bio, la projection publique de l’émission « Manger c’est Voter », tournée dans le Trièves par l’équipe du journaliste gastronomique Périco Legasse.

Nous avons pu, à l’issue de cette projection, débattre des enjeux de l’agriculture locale et de l’approvisionnement des cantines en bio et local, avec le public et nos invités :

  • Madame Salima Djidel – conseillère municipale déléguée Restauration alimentation locale et biologique de la Ville de Grenoble,
  • Monsieur Vincent Rozé – président de la Plateforme Manger bio Isère,
  • Madame Catherine Brette – Vice-présidente de l’association Un plus bio,
  • Et les formateurs de la MFR et agriculteurs du Trièves présents.

C’est avec optimisme que nous constatons collectivement que de nombreuses initiatives existent et fonctionnement. Elles démontrent qu’il est possible de produire différemment et de se nourrir autrement, y compris dans le cadre de la restauration collective.

Je salue en ce sens les lauréats isérois des Victoires des Cantines rebelles 2018, qui par leur engagement ont rendu possible un projet d’alimentation en bio et local dans leur établissement.

Le développement et la multiplication de ces modèles doivent être encouragés par des politiques volontaristes. La réalisation de l’objectif fixé par la loi du 30 octobre 2018 sur l’agriculture et l’alimentation  dans la restauration collective avec 50% de produits locaux dont 20% en bio d’ici 2022 l’encourage, même si on peut largement regretter que le Gouvernement n’ait pas été plus ambitieux sur cet objectif. Dans tous les cas, le changement de nos pratiques en matière d’approvisionnement en restauration collective nécessite une volonté politique locale, un accompagnement professionnel et un travail de terrain, avec l’ensemble des acteurs de la filière.

La question du surcoût du bio (essentiellement lié au surcoût de personnel) est à envisager dans une perspective globale de prise en compte des surcoûts cachés du modèle majoritaire actuel : en termes de santé publique, d’environnement, etc… L’attente des consommateurs, la lutte contre le gaspillage alimentaire, le recentrage sur une agriculture locale et de saison sont également des facteurs à prendre en compte.

Je retiens de cette matinée une discussion riche et fort intéressante sur le comment « faire » et « inciter à faire » pour mettre en oeuvre une transition durable du modèle agricole, en proposant d’autres modèles économiques.
Il nous faut poursuivre dans cette voie, et je continuerai à défendre une évolution positive, pertinente et humaine des politiques agricoles.

Je remercie Mesdames Claude Vallon et Virginie Fontaine-Delavaud, présidente et directrice de la MFR de Vif, d’avoir permis la tenue de ce temps d’échange et de réflexion.